altamusica
 
       aide















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




ENTRETIENS 28 mars 2024

Karine Deshayes,
la Navarraise avant Carmen

© Johann Grimm

Elle est l’une des voix françaises de la décennie. La mezzo-soprano Karine Deshayes se prépare au rôle de Carmen, qu’elle tiendra à partir du 4 décembre à l’Opéra de Paris, avec la Navarraise de Massenet qu’elle chante ce week-end à la salle Pleyel aux côtés de notre ténor national Roberto Alagna dans la série des Grandes Voix.
 

Le 28/09/2012
Propos recueillis par Nicole DUAULT
 



Les 3 derniers entretiens

  • Ted Huffman,
    artiste de l’imaginaire

  • JĂ©rĂ´me Brunetière,
    l’opéra pour tous à Toulon

  • Jean-Baptiste Doulcet, romantique assumĂ©

    [ Tous les entretiens ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)


  • Qu’est-ce qui vous a sĂ©duite dans la Navarraise de Jules Massenet ?

    C’est un rôle pour un soprano dramatique mais les voix intermédiaires peuvent aussi l’aborder. J’avais chanté Charlotte de Werther à Lyon voilà deux ans dans la mise en scène de Rolando Villazón. J’adore la vocalité de Werther. J’ai pensé qu’ensuite je pouvais aborder ce rôle d’Anita, la Navarraise, écrit avec tant de nuances.

     

    N’est-ce pas problématique de créer un rôle pour une seule représentation en version de concert ?

    Si bien sûr, mais justement, aborder un rôle avec la partition sous les yeux est une occasion de bien l’approfondir musicalement, et puis il s’agit d’un opéra méconnu, d’une partition très courte de quarante-huit minutes et donc délicate pour les programmateurs qui doivent l’associer à une autre pièce, mais dont la rareté fait le prix.

     

    Qui est la Navarraise ?

    Une amoureuse passionnée. L’histoire pleine de quiproquos se déroule près de Bilbao pendant la guerre carliste de 1874. Anita est orpheline et n’a pas d’argent. Elle ne peut avoir la dot de deux mille douros nécessaire pour épouser Araquil, l’homme de sa vie. Une récompense est promise pour l’assassinat du général carliste Zuccaraga.

    Anita l’apprend et va le tuer espérant pouvoir épouser ainsi son amoureux, qui est horrifié par son crime et la repousse. Anita a un fort caractère mais il y a beaucoup de tendresse dans le personnage. J’ai cherché à connaître les raisons pour lesquelles Massenet avait écrit cet ouvrage. Il voulait faire le pendant de Cavalleria rusticana de Mascagni.

     

    Imaginez-vous interpréter ce rôle sur scène ?

    Pour l’instant, ce n’est pas prévu. C’est un bon entraînement aussi bien vocal que d’analyse du personnage avant Carmen. Comme un prélude. Je ne veux pas d’une Carmen vulgaire. Elle est une jeune fille et pas une marâtre. Elle a un cœur d’artichaut, du charisme et de la personnalité.

     

    Vous allez alterner dans le rôle de Carmen avec Anna Caterina Antonacci. L’avez-vous déjà rencontrée ?

    Non, mais c’est une occasion formidable même en deuxième distribution. Les répétitions commenceront à la mi-octobre. Le seul inconvénient, c’est qu’entre ma dernière répétition et ma première représentation, il y aura trois semaines. Alors j’irai en coulisses pendant les représentations avec Anna Catarina Antonacci pour ne pas perdre le contact avec le rythme de la mise en scène.

     

    Comment vous sentez-vous à l’Opéra de Paris ?

    Je m’y sens comme dans ma maison, dans ma famille. Mon premier contrat remonte à 2002, c’était pour Rusalka. Depuis, j’ai participé à quatorze productions. Je connais les instrumentistes, les choristes, les gens de l’accueil, du maquillage. Je me sens entourée. Dans la même saison, après Carmen, je serai dans Jules César de Haendel.

     

    Et dans votre carrière ?

    Heureuse. Cela fait quinze ans que je chante. J’ai su dire non au bon moment. À quarante ans, je peux aborder Carmen avec mes moyens, ma voix, mes couleurs.

     

    Vous chantez la Navarraise avec Roberto Alagna qui fait son retour après avoir été malade.

    Je suis confiante. Et vous savez, quel chanteur n’a jamais été malade ? J’ai déjà chanté avec Roberto notamment à Orange dans Carmen en 2004 (j’étais à l’époque Mercédès). On s’est croisés plusieurs fois et je l’apprécie beaucoup.




    À voir :
    La Navarraise, de Massenet, direction Frédéric Chaslin, salle Pleyel, le 29 septembre. Avec le Dernier jour d’un condamné de David Alagna.
    Carmen, de Bizet, direction Philippe Jordan, mise en scène Yves Beaunesne, Opéra Bastille, du 4 au 29 décembre.

     

    Le 28/09/2012
    Nicole DUAULT


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com