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ENTRETIENS 25 avril 2024

Daniele Gatti, Beethoven en miroir de cinq créations
© Christophe Abramowitz

Beethoven aimait la musique de son époque. Daniele Gatti, directeur musical de l’Orchestre national de France, aime Beethoven et la musique contemporaine. Autour d’un rapprochement entre les symphonies du maître de Bonn et des créations actuelles, le maestro italien a imaginé cinq programmes époustouflants pour le Théâtre des Champs-Élysées.
 

Le 30/10/2012
Propos recueillis par Nicole DUAULT
 



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  • Quelle est l’originalitĂ© de ce projet des neuf symphonies de Beethoven en deux semaines ?

    Pour l’orchestre, jouer les neuf symphonies de Beethoven, c’est d’abord une expérience forte. Tant que je dirigerai l’Orchestre national de France, je compte lui faire jouer en permanence cette musique. Et pas seulement parce que Beethoven m’a donné force et joie de vivre en tant qu’homme et musicien.

    Diriger sa musique, c’est comme voyager au paradis. J’aime toutes les symphonies mais peut-être que la Pastorale me touche le plus par sa sérénité et sa poésie. Beethoven est un compositeur très moderne. Il a apporté des innovations : une simplicité étonnante mais, derrière cela, une construction et une puissance révolutionnaires.

    C’est pourquoi j’ai souhaité associer ses symphonies avec des œuvres de compositeurs français d’aujourd’hui dans un effet de miroir.

     

    Comment avez-vous choisi les compositeurs qui accompagnent Beethoven et sur quels critères ?

    Je les ai choisis avec la direction de la musique de Radio France dans une optique plutôt large. Il s’agit de Fabien Waskman (32 ans), Bechara El-Khoury (55 ans), Guillaume Connesson (42 ans), Pascal Zavaro (53 ans) et Bruno Mantovani (38 ans). Ce dernier a écrit une pièce pour chœur et orchestre sur le schéma de la Neuvième Symphonie.

    À chacun de ces compositeurs, j’ai demandé de présenter une œuvre de quinze minutes sur un effectif orchestral beethovénien, en relation avec les symphonies qui encadrent l’écoute de leur partition. Ils étaient ensuite libres d’écrire en respectant, par exemple, les trois cors de l’Héroïque.

    Certains ont fait des citations, d’autres ont purement imaginé, réinventé ou créé, comme Fabien Waskmam, qui a ressuscité la mémoire de la Septième Symphonie.

     

    Pas de musique Ă©lectronique ?

    Non, seulement et rien que des instruments traditionnels.

     

    Comment seront jouées ces œuvres nouvelles, entre deux symphonies ?

    Voilà qui est important. Nous les jouerons deux fois par concert. Nous commencerons par une symphonie de Beethoven, avant de présenter la composition contemporaine. Puis après l’entracte, on redonnera la création avant l’autre symphonie. Ainsi, le public aura l’opportunité d’écouter deux fois la partition.

    Ce sera l’occasion, après une première écoute, de se familiariser avec l’univers du compositeur et de conforter une première impression. Le public vient pour le grand répertoire. Souvent, il n’est pas préparé à entendre une composition contemporaine. C’est donc à moi et à l’orchestre de le faire entrer dans le secret d’une musique nouvelle et de lui en communiquer l’émotion.

     

    Vous avez lu ces partitions longtemps à l’avance. Qu’en pensez-vous ?

    J’ai bien sûr mes préférences. Certaines me touchent particulièrement. J’attends avec curiosité la réaction du public. Mais ce sont toutes des partitions passionnantes qui ont leurs qualités. Elles me donnent non seulement la possibilité d’en faire une lecture mais la liberté de les interpréter avec ma sensibilité, mon tempérament, ma responsabilité.

     

    Allez-vous présenter ces programmes ?

    Non, pas de discours, pas de bavardage. La musique se suffit Ă  elle-mĂŞme.




    À voir :
    Festival Beethoven, du 1er au 15 novembre au Théâtre des Champs-Élysées, par l’Orchestre national de France sous la direction de Daniele Gatti. Intégrale des symphonies entourées des créations de Protonic Games de Fabien Waskman, Espaces-Fragmentations de Bechara El Khoury, Flammenchrift de Guillaume Connesson, la Bataille de San Romano de Pascal Zavaro, et Cantate n° 3 de Bruno Mantovani.

     

    Le 30/10/2012
    Nicole DUAULT


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