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ENTRETIENS 24 avril 2024

Ricarda Merbeth, soprano wagnéro-straussien

Présente à l’Opéra de Paris fin mai pour Goneril dans Lear d’Aribert Reimann, avant de reprendre Senta dans le Vaisseau fantôme de Bayreuth ce mois d’août, la soprano Ricarda Merbeth évoque à nos côtés Wagner et Strauss, véritables passions de sa carrière, mais aussi l’évolution de sa voix et ses prises de rôle futures.
 

Le 10/08/2016
Propos recueillis par Vincent GUILLEMIN
 



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  • Lorsque vous avez prĂ©parĂ© Isolde pour Hambourg en avril dernier, Kent Nagano nous a confiĂ© que vous aviez prĂ©parĂ© le rĂ´le avec Richard Tremborn, l’ancien professeur de chant de l’âge d’or de Bayreuth.

    C’était passionnant, je n'avais encore jamais appris Isolde et Kent m’a donné l’idée de prendre le rôle. Ce fut un excellent travail avec lui et Richard Tremborn, très philosophique. On a joué non seulement les sons, mais aussi l'arrière-plan et le socle de la partition. Tout ce travail m’a permis une véritable exploration du rôle.

     

    Entre votre première Senta de 2013 à Bayreuth, puis celle de Marseille et Dresde en 2015 et enfin Hambourg cette année, votre style semble avoir évolué vers une ligne plus droite et rattachée au chant des années d’après-guerre.

    Je ne saurais vous répondre. Par exemple à Hambourg, la production est très classique, donc peut-être que je me suis adaptée pour faire quelque chose de plus classique ; l'acoustique y est aussi plus sèche qu’à Bayreuth. Dans le même temps, j’apprenais le rôle d’Isolde et c’était très intense. Cela a pu jouer aussi sur la voix.

     

    Vous allez aussi aborder BrĂĽnnhilde et Gutrune au printemps prochain.

    Oui, à Berlin et Tokyo. Concernant Brünnhilde, je vais commencer par celle de Siegfried, parce que c’est la plus aiguë. Je suis un soprano aigu, donc c’est celle qui me convient le mieux vocalement, la plus adaptée à ma tessiture. Les autres viendront ensuite.

     

    Dans le même temps, vous incarnez toujours Elsa. Peut-on être à un même moment de sa carrière Elsa et Isolde ?

    J'espère ! Sur le long terme, je ne peux pas vous répondre mais actuellement, ce n'est pas un problème. Par exemple, je chante Elsa en septembre à l'Opéra de Vienne, puis Brünnhilde et Gutrune avant une autre Isolde. Si on me propose à nouveau Elsa ensuite, je serai bien sûr toujours intéressée. Peut-être que lorsque je chanterai toutes les Brünnhilde, je délaisserai Elsa, mais pour le moment, ce n’est pas prévu.

     

    Vous êtes aussi spécialiste de Richard Strauss, dont vous serez la Maréchale la saison prochaine. Abordez-vous le chant straussien de la même manière que celui du maître de Bayreuth ?

    J’ai chanté la Maréchale pour la première fois à l'Opéra de Vienne, c’est ce qui m’a donné le titre de Kammersängerin à l’époque. Pour moi, la technique est la même, bien que le style de Strauss soit bien entendu différent de celui de Wagner. Pourtant, je fais la même chose dans l’un et dans l’autre.

     

    En 2014, vous avez été sur quatre jours Senta, puis Hélène d’Égypte, puis à nouveau Senta. N'était-ce pas trop lourd à tenir ?

    Bien sûr, j’étais à la limite de mes capacités. Je l'ai fait exceptionnellement parce que je vis à Dresde et que Marjorie Owens était malade. On ne m’a appelée vers midi et je suis arrivé deux ou trois heures avant la représentation, dans une production que je ne ne connaissais pas. J’aime le défi et me suis dit que c’était un plaisir aussi de chanter une dernière Senta juste après Marseille et avant Bayreuth. Mais je ne le fais pas souvent, car plus on fait attention à la voix, plus on chante longtemps.

     

    En français, on ne trouve dans votre répertoire que Madame Lidoine des Carmélites de Poulenc.

    Le français est une langue merveilleuse et je suis désolée de ne pas la mieux parler. Cette musique est également magnifique, mais je ne veux pas trop chanter en français, parce que si vous maîtrisez très bien une langue et que vous la parlez, il faut la chanter en priorité, et pour moi c’est l’allemand.

     

    Pour finir sur le nouveau répertoire, vous venez de chanter Goneril à l’Opéra de Paris après avoir été Marie dans Wozzeck l’année passée à la Scala.

    Je chante peu de musique moderne et mes priorités restent Wagner et Richard Strauss, ainsi que Leonore chez Beethoven. Chanter Goneril fut un grand défi et un grand plaisir. C’est un jeu spécial dans lequel Reimann a composé beaucoup d'arcs pour le chanteur. La partition et le rôle ont donc été plus complexes à étudier qu’une œuvre romantique.

     

    Le compositeur était présent à la première. Avez-vous parlé du personnage de Goneril ensemble ?

    J'ai travaillé le rôle avec mon pianiste là où je vis, à Dresde, mais je n’ai pas eu l’occasion d’échanger avec le compositeur sur ce personnage.




    À voir :
    Le Vaisseau fantôme, mise en scène Jan Philipp Gloger, direction Axel Kober, Bayreuth, jusqu’au 26 août.
    Lohengrin, mise en scène : Andreas Homoki, direction Yannick Nézet-Séguin, Staatsoper de Vienne, du 5 au 18 septembre.
    Siegfried, mise en scène Götz Friedrich, direction Donald Runnicles, Deutsche Oper de Berlin, les 5 et 15 avril 2017.
    Crépuscule des Dieux, mise en scène Götz Friedrich, direction Donald Runnicles, Deutsche Oper de Berlin, les 9 et 17 avril 2017.

     

    Le 10/08/2016
    Vincent GUILLEMIN


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