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SELECTION CD 29 avril 2024

Champollion musicien



Qu'il dirige Monteverdi, Bach, Mozart, Beethoven ou Bruckner, Nikolaus Harnoncourt ne fait confiance qu'à la musique et, depuis toujours, se montre, plus que circonspect sur les codes d'interprétation et les conventions tenaces qui en altèrent le sens. Son nouvel enregistrement de la 8e de Bruckner en atteste.


Le 25/06/2001
Françoise MALETTRA
 

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      (ex: Harnoncourt, Opéra)


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     Champollion musicien

    Symphonie n° 8 d'Anton Bruckner
    Édition Nowak
    Allegro moderato – Scherzo – Adagio – Finale
    Berliner Philharmoniker
    Direction : Nikolaus Harnoncourt
    Teldec 8573-81037-2


    Baroque, classique ou romantique, toute oeuvre musicale est d'abord pour lui une exploration en profondeur de l'univers unique, sensible et complexe, d'un homme et de son temps. Bruckner, dont il a entrepris la conquête depuis quelques années, n'échappe pas à cette règle d'or.

    En choisissant d'enregistrer la Huitième Symphonie (dans la version Nowak de 1855, fruit d'un certain nombre de repentirs), Harnoncourt s'est visiblement livré à un sérieux travail de recherche et d'analyse pour dégager la logique de cette " victoire de la musique sur les ténèbres " qu'évoquait Hugo Wolf à l'issue de la création viennoise en 1892.

    Et il l'avoue : " J'ai dû me faire une représentation graphique des différents degrés du tempo, avant de découvrir que tout était d'une incroyable logique. " Symphonie des symphonies, la huitième est surtout celle où les forces qui s'opposent et la ferveur qui les sous-tend expriment le mieux le combat spirituel d'un Bruckner entre l'angoisse de la mort, le devenir de la propre musique, et la puissance de la foi.

    Mais pour Harnoncourt, sa musique n'est en rien celle d'un " ménestrel de Dieu. " A aucun moment il n'assombrit volontairement les couleurs pour plonger dans des ténèbres trop annoncées. Au contraire, il libère de toute pesanteur excessive cette monumentale cathédrale harmonique, en jouant sur l'accumulation des énergies et la lisibilité des figures rythmiques, ou dans la tension des mouvements lents, d'une stabilité parfaite.

    Son interprétation de l'Adagio, cette unique et interminable respiration modulée à l'infini, est presque liturgique. Gonflé de trépidations et de rugissements, le Finale est constamment interrompu par le motif de trompette qui figure l'approche de la mort ou par les brusques et énigmatiques silences qui le suivent, avant que l'orchestre tout entier ne se ramasse dans un immense unisson gagné de haute lutte.

    Harnoncourt et le Berliner Philharmoniker s'inscrivent là au tableau d'honneur d'un des plus grands défis lancés par la musique germanique du XIXe siècle.

     

     

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