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SELECTION CD |
03 mai 2024 |
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Thibaudet joue Mendelssohn Felix Mendelssohn : Concerto pour piano n° 1 en sol mineur, Op.25, Concerto pour piano n° 2 en ré mineur, Op.40, Variations sérieuses, Op.54, Rondo capriccioso, Op.14
Jean-Yves Thibaudet, piano
Orchestre du Gewandhaus de Leipzig
Direction : Herbert Blomstedt.
1 CD DECCA 468 600-2
qui ne cesse d'enrichir sa discographie avec des choix si bien raisonnés qu'ils ont révélé dans Debussy, Wolf ou Rachmaninov, un des pianistes les plus passionnants de sa génération. On ne lui fera pas le reproche de prendre ici le parti d'une virtuosité que tout appelle, car il le fait avec une élégance et une brillance jamais ostentatoires, qui battent en brèche l'idée tenace d'un Mendelssohn abusant de sa prodigieuse facilité. Du premier Concerto, écrit en trois jours à la suite du coup de coeur d'un Mendelssohn de vingt-deux ans pour une jeune pianiste allemande, Thibaudet délivre toute la fraîcheur et toute la fougue, avec une spontanéité et une éloquence qui rendent justice aux propos du compositeur lui-même : " Peu importe ce que veulent les gens ou ce qu'ils jouent, ou ce que pourquoi ils sont prêts à payer ; Seul m'importe ce qui me semble bon, et je suis bien disposé à ne jamais me laisser détourner de cette voie. " Et c'est encore d'amour dont il s'agit avec de second concerto composé six ans plus tard pendant la lune de miel des jeunes époux Mendelssohn.
Plus sage, moins " sauvage " que le précédent, simplement vif et allègre, le piano de Thibaudet joue le jeu des transparences, se substitue souplement à l'orchestre pour enchaîner les mouvements donnés sans interruption, et trouve des sonorités lumineuses, presque soyeuses, pour exprimer toute la douceur du monde de l'adagio central. Avec les Variations sérieuses, c'est le grand piano à la Mendelssohn qui s'expose : dix-sept variations virtuoses où Thibaudet réussit à faire jouer entre elles les multiples modulations harmoniques, tout en gardant la visibilité et le pathos du thème qui les conduit. À peine le temps de respirer, et il offre en guise de signature, six minutes de vertige avec l'éblouissant Rondo capriccioso.
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