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SELECTION CD 04 juillet 2025

Le legs d'Alfred Deller



A l'heure où les voix aiguës masculines occupent le devant de la scène, deux hommages simultanés (EMI et Harmonia Mundi) viennent rappeler utilement que les Scholl, Daniels ou Jaroussky ne seraient pas ce qu'ils sont s'il n'y avait eu, cinquante ans auparavant, l'art unique d'Alfred Deller. EMI propose ici ses premiers enregistrements : un témoignage essentiel.


Le 10/06/2004
Yutha TEP
 

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     Le legs d'Alfred Deller

    Alfred Deller : les premiers enregistrements
    Alfred Deller
    Les premiers enregistrements, 1949-1954
    Airs de Ciconia, Bedyngham, Dowland, Campion, Rosseter, Morley, Purcell etc.

    August Wenziger, Marianne Majer & Gertrud Flügel, violes
    Desmond Dupré, luth & guitare
    Walter Bergmann, clavecin
    Basil Lam, clavecin
    Terence Weil, violoncelle
    Geraint Jones, orgue
    Orchestre à cordes

    1 CD EMI Classics 7243 5 85973 2 5


    Comme tous les enregistrements pionniers, cet hommage à Alfred Deller (1912-1979) est à prendre avec les précautions d'usage. Rappelons qu'en ces années 1949-1954, la musique ancienne est encore à l'état de supputation pour initiés, et qu'un Hindemith n'effectue ses expériences montéverdiennes qu'en 1954 précisément. On passera donc sur un accompagnement instrumental encore tâtonnant dans ses sonorités comme dans son discours musical – rythmique, articulations, phrasé – mais non dénué de charme – des clavecins ferrailleurs comme on n'en fait théoriquement plus).

    De même, l'illustre contre-ténor anglais n'a pas cette liberté de ton acquise plus tard, patente par exemple dans le coffret qu'Harmonia Mundi consacre simultanément à son legs, avec une majorité de pièces gravées dans les années 1970 et 1980. Certaines attaques, particulièrement dans Dowland, sont hasardeuses, de même que plusieurs tenues. Et la manière de lier les notes fleure bon un portamento qu'une Kathleen Ferrier n'aurait pas dédaigné.

     
    Un pionnier toujours cité en modèle
    .

    Pour le reste, la leçon est magistrale, avec cette ineffable melchior si typique du Semper dolens Dowland (un Flow my tears assez placide rythmiquement mais à la poésie sensuelle), ou cette nonchalante grâce qui parcourt la musique de Purcell (Music for a while ou An Evening Hymn). On est frappé par une voix de tête d'une lumière radieuse, qui ne sacrifie jamais une clarté de diction exemplaire, également par une égalité des registres qui permet de poser les notes graves avec un naturel confondant, sans jamais tomber dans un poitrinage racoleur.

    A l'écoute de ce disque, on prend pleinement conscience de tout ce qu'un René Jacobs puis un Andreas Scholl doivent à Alfred Deller, pour la technique vocale ou le raffinement expressif : même si certains contre-ténors – les David Daniels, Bejun Mehta ou en France, Philippe Jaroussky – ont apporté un surcroît de naturel dans l'émission de la voix, il reste qu'Alfred Deller a ouvert une voie dont on explore encore les potentialités.

    Un enregistrement indispensable sur l'histoire de l'interprétation vocale.

     
    Yutha TEP


     

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