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SELECTION CD 03 mai 2024

Centenaire Chostakovitch
Discographie comparée :
10e symphonie




29 mai 2006, Association internationale Dimitri Chostakovitch de la Défense. Michel Le Naour, Benjamin Grenard et Yannick Millon se retrouvent pour une table ronde sur la discographie de la 10e symphonie de Chostakovitch. À l'aveugle, treize versions vont être passées au crible
avec quelques surprises en perspective.



Le 29/06/2006
Yannick MILLON
Benjamin GRENARD
Michel LE NAOUR

 

  • Sélection
  • Écoute à l'aveugle : versions n° 1 à 7
  • Écoute à l'aveugle : versions n° 8 à 13
  • Deuxième mouvement
  • Les deux derniers mouvements
  • Bilan
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      (ex: Harnoncourt, Opéra)


  •  

     Les deux derniers mouvements

    Version Sanderling :





    MLN : Belle cohérence, belle conduite, orchestre excellent. Toujours le même classicisme dans la vision. Pas russe dans le sens traditionnel. En fait une symphonique classique. Plus de massivité que les chez Russes, mais tient la route depuis le départ.

    BG : Version assez lente mais jamais ennuyeuse, avec un orchestre magnifique de bout et bout.

    YM : Toujours un grand soin dans l'articulation, dans la caractérisation intelligente des timbres. Dimension pince sans rire en plus.



     
    Version Rojdestvenski :





    BG : Quelques saletés, quelques impairs orchestraux, un basson pas du tout égal de timbre, mais l'esprit est là. Côté narquois. Moins intéressant que dans les deux premiers mouvements.

    MLN : Ironie et beaucoup d'esprit, même si la réalisation peine un peu. Côté espiègle, verdeur dans les timbres. Mais version non dénuée d'intérêt.

    YM : Pour reprendre l'idée de MLN, reste bien dans la mouvance du Nez. Et c'est justement l'aspect qui me gêne, car la 10e symphonie est bien loin de l'avant-garde du Nez. Le troisième mouvement mahlérien, le Finale tchaïkovskien, s'accomodent assez mal du grotesque. Vision un peu disparate, avec un basson d'une rare laideur. Mais cela colle bien à l'image de clown que peut donner Rojdestvenski au pupitre. C'est un peu le cirque pour moi, même si dans le genre, il n'y a sans doute pas mieux.

    MLN : On pourrait dire que Rojdestvenski a ses bottes, et qu'il ne les enlève pas quand il rentre à la maison !



     
    Version Jansons :





    YM : J'achète ! Je trouve ça aussi amusant que Rojdestvenski au niveau du caractère, mais tellement plus fini. Je n'avais jamais entendu Philadelphie sonner aussi bien depuis les Légendes de Sibelius par Ormandy. Après, les développements sont sans doute plus conduits ailleurs. Jansons est le seul à souligner le dernier DSCH au trombone dans le Finale.

    BG : C'est un peu le négatif de Rojdestvenski. Je trouve Jansons pas assez facétieux et pétillant et je reprocherais la même chose ici que précédemment, à savoir le fait de ne pas s'être approprié la partition.

    MLN : Version d'une efficacité extraordinaire. Solidité, sérieux dans la manière, avec une définition des plans admirable. Jansons s'inscrit lui aussi dans une tradition d'orchestre, à l'inverse de Rojdestvenski qui reste fondamentalement un musicien russe.



     
    Version Mravinski :





    YM : Cela reste toujours aussi extraordinaire, avec une dimension supplémentaire : on reste dans l'urgence, l'ironie devient sarcasme, le tempo s'emballe et les coups de cravache deviennent jusqu'au-boutistes. Les musiciens jouent leur vie à chaque note. On perd l'idée d'une symphonie qui finit bien. On reste ici dans le côté viscéral du deuxième mouvement.

    BG : C'est moins le côté facétieux qui l'emporte que le pied-de-nez magistral à hauteur du contexte dramatique et historique. Version d'écorché-vif, avec cette dynamique exacerbée jusqu'à la dernière note.

    MLN : Une vision conduite au knout, sans autre solution que d'aller jusqu'au bout. Tout en sachant que même en étant allé jusqu'au bout, on n'est pas sûr de ne pas partir pour le Goulag. On retrouve parfaitement chez Mravinski la filiation avec Tchaïkovski. On a l'impression d'entendre par moments le troisième mouvement de la Symphonie pathétique.



     
    Version Haitink :





    MLN : L'orchestre est sublime, la prise de son extraordinaire, le direction pleine d'humour, même si Haitink n'est pas un grand humoriste dans la vie. Il donne une vision d'éternité, qui est peut-être la version la plus cohérente au niveau de l'unité de l'interprétation.

    YM : On atteint des sommets, une apogée de la couleur. Dans la coda du Finale, le basson et la clarinette se courent après tels Tom et Jerry. Cohérence absolue qui en fait peut-être pour moi la version de base de l'oeuvre, celle à acquérir en premier lieu, même si d'autres vont plus loin dans le message.

    BG : Bien qu'il s'agisse d'une version très occidentale, il y a un souci constant de la lettre comme de l'esprit. Démonstration magistrale.



     
    Version Ancerl :





    BG : Un des plus beaux Finale qu'on a entendus. C'est fin, pétillant, précis, plein d'esprit, tout en légèreté. La finesse d'Ancerl convient on ne peut mieux.

    MLN : En entendant cet enregistrement, je ne comprends pas que l'Orchestre de Paris, à la mort de Munch, n'ait pas choisi Ancerl, sous prétexte qu'il n'était pas assez prestigieux. Il y a là une véritable intensité. On sent qu'Ancerl a vraiment intégré l'oeuvre, tout en subtilité, en détails.

    YM : On retrouve toujours la même pointe sèche, la même lecture tout en verdeur des timbres, avec des pizz incroyables, de succulents couinements de la petite harmonie. On retrouve presque le Moussorgski du Ballet des poussins orchestré par Ravel, avec beaucoup de ludisme, et parfois presque un brin de sadisme, le tout avec un orchestre léger comme la plume.




    Il est maintenant l'heure du bilan, ainsi que de dresser un palmarès pour toutes les versions examinées.

     

     

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