Édition Chostakovitch Brilliant Classics
Dimitri Chostakovitch (1906-1975)
Symphonies
Concertos
Suites
Quatuors Ă cordes
Musique de chambre
CD 1 Ă 11
Symphonies
WDR Sinfonieorchester
direction : Rudolf Barshai
CD 12 et 13
Symphonies de chambre
Orchestra Sinfonica di Milano Giuseppe Verdi
direction : Rudolf Barshai
CD 14
Suites de jazz n° 1 et 2
Ouverture sur des thèmes russes et kirghiz op. 115
Novorossisjk Chimes
Ouverture festive op. 96
CD 15
Suites de ballets
Le boulon, op. 27a
Le courant limpide, op. 39a
L'âge d'or, op. 22a
CD 16
Musique de film
Hamlet
Gadfly, op. 97a.
National Symphony Orchestra of Ukraine
direction : Theodor Kuchar
CD 17
Concertos pour piano
Cristina Ortiz, piano
Bournemouth Symphony Orchestra
direction : Paavo Berglund
CD 18
Concertos pour violon
David Oistrakh, violon
Leningrad Philharmonic Orchestra
direction : Evgeni Mravinski
Moscow Philharmonic Orchestra
direction : Gennadi Rojdestvenski
CD 19
Concertos pour violoncelle
Alexander Ivashkin, violoncelle
Moscow Symphony Orchestra
direction : Valeri Polianski
CD 20 Ă 22
Musique de chambre
Quintette avec piano op. 57
Trio avec piano n° 2 op. 67
Sonata pour violon et piano op. 134
Sonata pour alto et piano op. 147
Sonate pour violoncelle op. 40
Sonates pour piano n° 1 op. 12 et n° 2 op. 61
Artistes divers
CD 23 Ă 27
Quatuors Ă cordes
Rubio Quartett
DVD
Interviews exclusives avec Rudolf Barshai et Bernd Feuchtner.
27CDs et 1 DVD Brilliant classics BRIL8128
Notice détaillée sur le site d'Abeille musique.
Commençons par le meilleur et le plus incontestable : Brilliant classics a repris dans ce coffret son excellente intégrale des symphonies par Rudolf Barshai, lecture scrupuleuse et authentique servie par un orchestre irréprochable, aux timbres parfaitement achevés et colorés ; un maillon indispensable de toute discographie qui se respecte aux côtés des légendaires Kondrachine et Haitink. Si on trouvera mieux ailleurs dans le détail, notamment pour la 10e symphonie, Barshai livre sans doute les meilleures 9e et 13e qui soient, une excellente 14e – quoique en dessous de la terrifiante urgence de la création que Barshai avait lui-même dirigée (Russian Disc, à rééditer d'urgence), et d'exceptionnelles 4e, 5e et 8e symphonies.
Outre le créateur de la 14e symphonie, Barshai a également transcrit de nombreux quatuors à cordes, avec la bénédiction du compositeur. Qualifiées de symphonies de chambre, il s'agit de versions pour orchestre à cordes fort bien réalisées des 1er, 3e, 4e, 8e et 10e quatuors. On ne cachera pas que l'Orchestre Symphonique de Milan est quelquefois un peu juste – pour ne pas dire faux –, que le fait d'employer une masse sonore plus importante fait quelque peu perdre d'acuité à l'ensemble, et que le tout mériterait une finition plus achevée, mais Barshai respecte parfaitement l'esprit.
La belle découverte des musiques de films par Theodore Kuchar
Plus fondamentaux apparaissent les suites, les ballets et surtout les extraits de musiques de films par l'Orchestre symphonique national d'Ukraine sous la férule de Theodore Kuchar. Si la suite du Taon apparaît d'un curieux néoclassicisme, Hamlet est un ouvrage à redécouvrir absolument, d'une grande puissance dramatique, sans concession aucune pour la facilité, qui fait simplement montre d'une accessibilité encore plus prégnante que le Chostakovitch habituel. Kuchar charpente l'ensemble de cuivres costauds et souples, travaillant sur les contrastes de masse et de dynamique.
Arrive alors le volume le plus inégal du coffret avec les concertos. Exceptionnels d'abord, les deux enregistrements de David Oistrakh, en particulier dans le 2e concerto pour violon – difficile à se procurer ailleurs –, accompagné ici par Rozhdestvenski, se situent parmi les plus grandes réussites du coffret. Mise en place admirable, intensité du vécu, ces enregistrements réalisés du vivant de Chostakovitch, avec Mravinski à la baguette pour le 1er concerto, constituent un témoignage brûlant et des plus précieux. En revanche, les versions des concertos pour violoncelle et pour piano ne se situent guère au-delà de l'anecdote.
Des quatuors très faibles
Avec le volume consacré à la musique de chambre, on dérive désormais très loin des terres chostakoviennes. Contaminé par une langueur et une routine désenchantées, le 2e trio avec piano ennuie irrémédiablement. Mais le gros point faible du dernier volume reste l'intégrale des quatuors à cordes par le Rubio Quartett, complètement hors style, où toute aspérité est gommée au profit d'une texture allégée, presque mendelssohnienne.
Un véritable hors-sujet, qui plus est de technique loin de l'irréprochable, et qui se révèle en tout les cas impropre à rendre la mesure de ces authentiques chefs-d'oeuvre. Les Rubio ne font tout simplement pas le poids face aux Borodine, Beethoven, Danel et autres Fitzwilliam, ni même face aux interprétations de seconde zone.
Pour conclure, un très bon coffret d'initiation, qui dispose d'atouts indéniables comme de manques cruciaux. En somme, de tout et pour tous ! Mais ajoutons que Brilliant a intelligemment adjoint un DVD documentaire, dans lequel chacun trouvera son compte dans une double interview de Rudolf Barshai et du musicologue Bernd Feuchtner, et que l'ensemble coûte à peine plus cher que la seule intégrale Brilliant des symphonies par Barshai vendue séparément.
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