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SELECTION CD 19 avril 2024

Sélection Noël 2022



Dans un contexte international toujours troublé alors que la pandémie de Covid commençait à refluer, 2022 semble avoir renoué avec les tensions d'un monde qu'on pensait révolu, et aura été tout aussi anxiogène que les deux années précédentes. Tentons d'amener un peu de lumière en prévision des fêtes de fin d'année avec quelques idées de cadeaux (coffrets CD et DVD-Blu-ray).
Joyeux Noël !
Aujourd’hui, Sélection Decca Eloquence



Le 09/12/2022
Yannick MILLON
 

  • SĂ©lection ECM & Socadisc (I)
  • SĂ©lection BelAir Classiques
  • SĂ©lection Praga Digitals
  • SĂ©lection Palazzetto Bru Zane
  • SĂ©lection Distrart
  • SĂ©lection Socadisc (II)
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      (ex: Harnoncourt, Opéra)


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     SĂ©lection BelAir Classiques

    Un voyage en hiver





    Le Lied – Histoire d’un voyage
    Une épopée musicale et poétique à travers l’histoire du Lied allemand racontée par André Tubeuf
    Série en sept épisodes réalisée par Martin Mirabel
    1. Mozart & Beethoven – L’Aurore du Lied
    2. Schubert – L’Eau de l’âme
    3. Schubert – Le Voyage d’hiver
    4. Schumann – Les Fleurs endeuillées
    5. Brahms – Une Immense Bonté
    6. Wolf – Les Poètes sur-mesure
    7. Mahler & Strauss – Le Crépuscule du Lied
    Enregistrement : Paris, mai 2018
    2 DVD BelAir Classiques BAC187


    Un véritable testament musical. C’est ce qu’a réussi à consigner en vidéo pour BelAir le réalisateur Martin Mirabel dans ce documentaire Le Lied, Histoire d’un voyage narré par André Tubeuf, filmé en mai 2018 chez lui, dans l’intimité et la lumière chaleureuse de son salon de la rue Milton, dans le IXe arrondissement de Paris.

    Tout au long de sept épisodes de 43 minutes, l’écrivain et critique disparu le 26 juillet 2021 narre l’histoire du Lied par ses figures tutélaires, pendant ces cinq heures avec un authentique ton de conteur, de la naissance du genre à son crépuscule, ce chant allemand enraciné dans la nature intacte d’avant la Révolution industrielle, cet art de l’infiniment petit, de tout un univers condensé souvent en moins de quatre minutes, dont les plus grands maîtres auront tous échoué à l’opéra.

    La chronologie est d’une impeccable justesse. Mozart, tout sauf enfant de la nature, par la grâce et à la marge, fait entrer le Lied dans le foyer, tandis que Beethoven, qui n’aime pourtant pas la voix, contribue à faire naître la notion de cycle. Schubert, l’acmé du Lied, dont la pauvreté et la voix ravissante prédisposaient à cet exercice humble par excellence, a droit à deux épisodes, avec un focus sur Le Voyage d’hiver.

    Second sommet, Schumann le littĂ©raire voit sa floraison inouĂŻe de 1839-1840 rĂ©vĂ©ler sa fièvre amoureuse pour Clara, avant le passage de tĂ©moin pour « celui qui devait venir Â», Brahms, le sĂ©rieux, qui cultive le Volkslied et le retour Ă  l’Ancien Testament. Alors que le genre s’essouffle dĂ©barque, dernier point culminant, Hugo Wolf le mĂ©tĂ©ore, le littĂ©raire obsessionnel qui finira en hĂ´pital psychiatrique, puis la queue de la comète, avec Mahler qui Ă©largit le Lied aux timbres de l’orchestre, et Richard Strauss qui referme le romantisme avec ses Quatre derniers Lieder.

    Intercalés au milieu de la narration et sous-titrés, les exemples se font entendre en contrepoint de plans mouvants sur des détails de nombreux tableaux de Caspar Friedrich, mais aussi de Ruisdael, Chardin, Watteau, Courbet, Carus, Fantin-Latour, Böcklin, Turner, Blechen, Munthe, Corot, Millet, Daubigny, Spitzweg, Van Gogh, Klimt… Quant aux extraits musicaux, ils ont été piochés chez les plus grands diseurs : Fischer-Dieskau, Schwarzkopf, Wunderlich, Seefried, Ferrier, Ludwig. Sans oublier quelques perles : le wagnérien Hans Hotter murmurant comme personne Am Bach im Frühling, Elisabeth Schumann dans Auf dem Wasser zu singen.

    Même si les coupures et montages dans beaucoup de Lieder écorchent les oreilles, voilà une véritable série de saison, à regarder au coin du feu, un voyage parfait pour l’hiver, à la conquête d’un univers encore trop méconnu en France, dans ce qui restera le dernier trait de génie d’un immense confrère.



     
    La preuve par quatre…





    Richard Wagner (1813-1883)
    Tristan und Isolde
    Andreas Schager (Tristan)
    Anja Kampe (Isolde)
    Stephen Milling (le roi Marke)
    Ekaterina Gubanova (Brangaine)
    Boaz Daniel (Kurwenal)
    Stephan RĂĽgamer (Melot)
    Linard Vrielink (Jeune marin / Pâtre)
    Adam Kutny (un Pilote)
    Statsopernchor
    Staatskapelle Berlin
    direction : Daniel BarenboĂŻm
    mise en scène & décor : Dimitri Tcherniakov
    costumes : Elena Zaytseva
    Ă©clairages : Gleb Filshtinski
    vidéo : Tieni Burkhalter
    captation : Andy Sommer
    Enregistrement : Staatsoper, Berlin, avril 2018
    Blu-ray BelAir Classiques BAC465


    En comptant ce Blu-ray capté au Staatsoper unter den Linden de Berlin en avril 2018, Daniel Barenboïm en est à son quatrième Tristan en vidéo. Ses deux premiers essais à Bayreuth, en 1983 puis 1995, documentant les productions Ponnelle puis Müller, ont été publiés par Deutsche Grammophon, tandis que l’ouverture de saison 2007 de La Scala chez Virgin est le support du spectacle de Chéreau, relativement abîmé par la réalisation de Patrizia Carmine.

    La seule gêne visuelle provient ici du tulle d’avant-scène qui scintille beaucoup sur les gros plans. La captation insiste donc sur les plans moyens qui tronquent souvent le décor de Dimitri Tcherniakov, qui comme à l’ordinaire sert un spectacle à la direction d’acteurs très affûtée. Peu révolutionnaire, son Tristan chez les bourgeois respecte les rouages dramaturgiques à défaut d’une vraie passion des amants mais ouvre quelques pistes. Dans un yacht hyperluxueux, le golden boy Tristan, entouré des hommes avec lesquels il exerce le pouvoir, boit pour passer le temps.

    L’acte central se déroule dans une très chic salle de réception circulaire aux murs Art nouveau, le retour à Karéol dans la maison d’enfance vieillotte et défraîchie de Tristan, qui dans l’attente interminable d’Isolde y voit les fantômes de ses parents. Au tomber de rideau, Brangäne, agacée depuis le début par sa maîtresse, semble toute prête à consoler un roi Marke qui avait passé son monologue à tancer Melot.

    La relation entre Tristan et Isolde est asymétrique, elle surengagée, pétrie d’angoisse, lui surtout soucieux de son statut social, cherchant sans cesse à la rassurer, sans peur du lendemain, et avide de rejouer l’absorption du filtre dans la nuit d’amour. Par transfert psychanalytique, Isolde reproduira in fine le geste de la mère de Tristan pour son père, qui lui réglait chaque soir son réveil.

    La partie musicale n’est pas en reste. Barenboïm, sans retrouver le tranchant de Bayreuth, est nettement plus ardent qu’à Milan, à la tête d’une Staatskapelle Berlin en splendeur, d’un hédonisme jamais dénué de tension (des cordes très denses), même si les tempi ont ralenti avec les années. Le plateau est très correct pour notre époque, par-delà des vibratos souvent larges.

    Ekaterina Gubanova possède le trait charnu de Brangäne, malgré une diction floue et des appels épais. Boaz Daniel a le côté peuple de Kurwenal, tandis que le roi Marke colossal de stature de Stephen Milling convoque le souvenir d’un Matti Salminen. Andreas Schager a l’endurance de Tristan, un beau mordant, une émission éclatante plus adaptées à la vaillance qu’à la confession. Anja Kampe, enfin, donne un relief au texte d’Isolde qui compense un instrument peu souple.

     
    Yannick MILLON


     

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