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SELECTION CD 19 avril 2024

Sélection Noël 2022



Dans un contexte international toujours troublé alors que la pandémie de Covid commençait à refluer, 2022 semble avoir renoué avec les tensions d'un monde qu'on pensait révolu, et aura été tout aussi anxiogène que les deux années précédentes. Tentons d'amener un peu de lumière en prévision des fêtes de fin d'année avec quelques idées de cadeaux (coffrets CD et DVD-Blu-ray).
Joyeux Noël !
Aujourd’hui, Sélection Decca Eloquence



Le 09/12/2022
Yannick MILLON
 

  • SĂ©lection ECM & Socadisc (I)
  • SĂ©lection BelAir Classiques
  • SĂ©lection Praga Digitals
  • SĂ©lection Palazzetto Bru Zane
  • SĂ©lection Distrart
  • SĂ©lection Socadisc (II)
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      (ex: Harnoncourt, Opéra)


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     SĂ©lection Palazzetto Bru Zane

    Pour le cœur de Phryné





    Camille Saint-Saëns (1835-1921)
    Phryné
    Florie Valiquette (Phryné)
    Cyrille Dubois (Nicias)
    Thomas Dolié (Dicéphile)
    AnaĂŻs Constans (Lampito)
    François Rougier (Cynalopex)
    Patrick Bolleire (Agoragine)
    Chœur du Concert Spirituel
    Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie
    direction : Hervé Niquet
    Enregistrement : Opéra de Rouen, mars/avril 2021
    Livre (164 pages) + CD Palazzeto Bru Zane BZ 1047


    La production de Camille Saint-Saëns dénote, c’est le moins que l’on puisse dire, un tropisme vers l’Antiquité. À une époque où le Moyen Âge revient en force, le classicisme de l’auteur de Samson et Dalila le porte davantage vers des périodes plus anciennes. Il n’y a qu’à voir les sujets abordés dans des genres musicaux très variés : Le Rouet d’Omphale, Urbs Roma, Scène d’Horace, Les Noces de Prométhée, Phaëton, La Jeunesse d’Hercule, Spartacus…

    Dans le domaine lyrique, après avoir ressuscité Les Barbares, Proserpine, Le Timbre d’argent et La Princesse jaune, le Centre de musique romantique française du Palazzetto Bru Zane de Venise s’attaque cette fois à Phryné, opéra-comique pince-sans-rire en deux actes et en vers, qui sera l’un des grands succès du compositeur à l’Opéra Comique (délocalisé place du Châtelet), dès sa création en 1893. L’ouvrage concis, qui dépasse à peine l’heure, sera souvent repris jusqu’à la Première Guerre mondiale.

    À Athènes, l’archonte Dicéphile admire avec fatuité sa propre statue. Son neveu Nicias vient d’échapper à sa tutelle et lui réclame beaucoup d’argent pour éponger ses dettes et profiter de son amour pour la ravissante Phryné. Près de ses sous, l’oncle engage deux démarques pour faire emprisonner le dépensier, qui les rosse. Caché dans la maison de sa douce, Nicias ourdit une vengeance pour obtenir gain de cause : Phryné en tenue légère usera de ses charmes pour enjôler le vieil homme qui, surpris publiquement au pied de la courtisane, devra accepter de partager la moitié de sa fortune pour regagner les faveurs de son peuple.

    Le Palazzetto, par souci de continuité dramatique, a choisi d’enregistrer la version de l’opéra ornée des récitatifs (1896) d’André Messager (qui avait déjà fini d’orchestrer le premier acte) plutôt que la version avec dialogues, forcément un peu moins noble. Saint-Saëns a conçu une partition pleine de finesse et de tendresse, joliment instrumentée, avec quelques clins d’yeux à la musique grecque dans les psalmodies du chœur à l’unisson et l’emploi du mode dorien dans une esthétique éminemment romantique.

    Hervé Niquet fait la part belle aux subtilités de l’écriture avec un Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie d’une superbe transparence (quelle flûte !), et à la tête d’un chœur du Concert Spirituel de premier calibre. Une belle et jeune distribution vient parachever cette découverte, entre le Nicias d’une absolue lumière de Cyrille Dubois, l’incarnation même de la tradition française, le Nicéphile gentiment barbon de Thomas Dolié, et la Phryné de Florie Valiquette, parfois un peu verte et nettement moins intelligible que ces messieurs.



     
    Le Palazetto décroche la Lune





    Jacques Offenbach (1819-1880)
    Le Voyage dans la Lune
    Violette Polchi (Caprice)
    Sheva Tehoval (Fantasia)
    Matthieu Lécroart (V’lan)
    Pierre Derhet (Quipasseparla)
    Raphaël Brémard (Microscope)
    Thibaut Desplantes (Cosmos)
    Marie Lenormand (Popotte)
    Christophe Poncet de Solages (Cactus)
    Ludivine Gombert (Flamma / Adja)
    Chœur et Orchestre national Montellier Occitanie
    direction : Pierre Dumoussaud
    Enregistrement : Corum, Montpellier, septembre 2021
    Livre (121 pages) + 2 CD Palazzetto Bru Zane BZ 1048


    En vogue pendant tout le XIXe siècle, jusqu’à être supplantée par le cinématographe, la féerie a toujours plus ou moins irrigué l’univers d’Offenbach, qui ne s’y consacre pleinement que depuis Le Roi Carotte (1872), alors complètement en phase avec une époque toujours plus friande de voyages extravagants et de contrées inconnues, dans de mirifiques spectacles de machinerie.

    Les affiches du Voyage dans la Lune (1875) d’après Jules Verne vantent alors les changements à vue de 23 tableaux : l’observatoire, la forge, le canon monstre, le palais de verre, la galerie de nacre, le cratère, l’explosion, le clair de Terre… Jusqu’à la présence sur scène d’une autruche et d’un dromadaire, car bien entendu, Cosmos, roi des Sélénites qui peuplent la Lune, ne se déplace qu’en camélidé.

    Dans cette intrigue loufoque où le jeune prince Caprice exige du savant Microscope travaillant pour son père le roi V’lan de lui inventer un moyen d’aller dans la Lune, l’astre visité offre un renversement des valeurs terrestres : les habitants naissent avec des décorations perdues au fil de leurs hauts faits, l’amour est inconnu des citoyens, qui en découvrent les délices en buvant le cidre concocté par Caprice, dont le cœur bat pour Fantasia, fille du monarque lunaire. On trouve en outre là-haut deux sortes de femmes, les utiles et les décoratives, vendables au marché quand leurs capacités déclinent.

    Ouvrage en quatre actes dont les deux centraux sont conclus par un Ballet des Chimères puis un Ballet des flocons de neige particulièrement inspirés (Les Hirondelles bleues), avec une kyrielle de danses entraînantes (polka, mazurka, valse, galop), Le Voyage dans la Lune, d’une écriture fractionnée à numéros, en airs à couplets et ensembles aisément mémorisables, dure presque 2h30 d’une dramaturgie alerte aux dialogues savoureux.

    Ces derniers sont le point fort de ce premier enregistrement intégral, drolatiques et excellemment déclamés. Au niveau purement musical, est-ce la proximité de Phryné, mais l’Orchestre national Montpellier Occitanie manque un peu de couleurs, et la direction de Pierre Dumoussaud, pourtant vive, n’a pas le degré d’ébriété de l’Offenbach d’un Marc Minkowski.

    Plus gênant, le chœur est épais et inintelligible, problème récurrent avec les voix féminines du plateau. Violette Polchi, limpide dans les dialogues, est souvent incompréhensible dans le chant, notamment dans le débit rapide où elle court derrière l’orchestre. Sans compter que son Caprice manque souvent de rondeur dans l’aigu. La Fantasia de Sheva Tehoval a peu ou prou les mêmes défauts et la même netteté dans les dialogues.

    Sans faute en revanche chez les voix masculines, tant chez les rois V’lan et Cosmos truculents de Matthieu Lécroart et Thibault Desplantes que chez les ténors, qu’il s’agisse du Microscope de Raphaël Brémard ou du Quipasseparla de Pierre Derhet, dictions parfaites, naturel inouï de la ligne de chant. Malgré quelques écueils donc, quel bonheur de trouver enfin un enregistrement complet de cette féerie aussi touchante que divertissante !

     
    Yannick MILLON


     

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