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SELECTION CD 29 mars 2024

Sélection Noël 2022



Dans un contexte international toujours troublé alors que la pandémie de Covid commençait à refluer, 2022 semble avoir renoué avec les tensions d'un monde qu'on pensait révolu, et aura été tout aussi anxiogène que les deux années précédentes. Tentons d'amener un peu de lumière en prévision des fêtes de fin d'année avec quelques idées de cadeaux (coffrets CD et DVD-Blu-ray).
Joyeux Noël !
Aujourd’hui, Sélection Decca Eloquence



Le 09/12/2022
Yannick MILLON
 

  • SĂ©lection ECM & Socadisc (I)
  • SĂ©lection BelAir Classiques
  • SĂ©lection Praga Digitals
  • SĂ©lection Palazzetto Bru Zane
  • SĂ©lection Distrart
  • SĂ©lection Socadisc (II)
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      (ex: Harnoncourt, Opéra)


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     SĂ©lection Decca Eloquence

    La douceur faite baryton





    Wolfgang Holzmair
    The Philips Recitals
    Enregistrements : 1994-2012
    13 CD Decca Eloquence 4844474


    Il s’en est fallu de peu pour que nous réservions l’apothéose de ces sélections de l’Avent à ce coffret Eloquence consacré à Wolfgang Holzmair, figure discrète du monde musical des années 1990 et 2000 dont les disques Philips ont toujours joui d’une excellente réputation. Avec le recul, le baryton autrichien nous apparaît même comme le chaînon manquant, la transition toute naturelle entre Dietrich Fischer-Dieskau et Christian Gerhaher.

    Né en 1952 à Vöcklabruck, pile entre Salzbourg et Linz, à proximité des lacs du Salzkammergut, dans cet humus rural, au plus près des ruisseaux, des forêts et de toute l’âme du Lied qui ne pouvait que le marquer durablement, ce chanteur à la voix claire, qu’on qualifierait chez nous de baryton Martin, se forme au Conservatoire de Vienne, où il côtoie très vite l’accompagnateur schubertien Erik Werba.

    La taille de sa voix, tout sauf colossale, la rondeur, la douceur même de l’émission le tiennent relativement à distance de l’opéra, tout en le prédisposant à la musique de chambre et à l’oratorio. Lui restait à trouver un partenaire avec qui parcourir les grandes salles pour prêcher la parole du Lied. Ce sera une pianiste avec qui le courant passe le mieux, la Britannique Imogen Cooper, de trois ans son aînée.

    Le Chant du cygne augmenté d’autres Lieder sur des textes de Rellstab et Seidl est leur tout premier disque commun, devant les micros de Philips au Konzerthaus de Vienne en janvier 1994, suivi par Le Voyage d’hiver au Mozarteum de Salzbourg la même année, puis La Belle meunière et À la bien-aimée lointaine de Beethoven, avec à chaque fois une entente parfaite entre le chant, sobre, nuancé, se gardant de tout expressionnisme, et un piano analytique, aux effusions très contrôlées.

    Ce partenariat fécond durera jusqu’en 1999, dans des salles idéalement taillées pour le Lied, comme le palais d’Estherázy à Eisenstadt près de la frontière hongroise ou le petit théâtre Jugendstil du parc de l’hôpital psychiatrique sur les hauteurs de Baumgarten à Vienne, non seulement dans Schubert mais aussi une floppée de Schumann à marquer d’une pierre blanche, où il n’est guère qu’une conclusion pianistique trop assenée dans Les Amours du poète pour nous ramener sur terre.

    Sans l’ironie terrible qu’y mettait Fischer-Dieskau, Holzmair transcende l’intériorité du cycle, avec parfois d’incroyables couleurs ténorisantes à la Wunderlich. Heinrich Heine en majesté donc (avec le Liederkreis op. 24 en prime), les Kerner-Lieder op. 35 (quel Stirb, Lieb und Freud !), quelques Myrthen, et l’extraordinaire album Eichendorff transversal, avec le Liederkreis op. 39 entouré de pièces de Mendelssohn, Robert Franz, Wolf, Korngold, Schoeck, et l’incroyable Nachtstück d’Aribert Reimann composé en 1978.

    Dans d’autres contrées musicales, Holzmair a pu s’appuyer sur l’accompagnement du Suisse Gérard Wyss, dans l’étonnant Reisebuch aus den österreichischen Alpen, carnet de voyage d’Ernest Krenek dont l’interprétation approche le naturel absolu de Julius Patzak chez Preiser, ou le programme de mélodies Fauré-Duparc-Ravel avec La Bonne chanson et les Mélodies populaires grecques, occasion de goûter le français presque pur et le style délicat du baryton hors de son biotope.

    Ces Philips Recitals s’achèvent sur l’album Chansons françaises de 2012 où le timbre du chanteur sexagénaire rayonne encore. Atterri dans le giron d’Universal, le Hollywood Songbook de Hanns Eisler enregistré avec Peter Stamm pour Koch en 1993 a été intégré au coffret, tout comme le Requiem allemand Decca d’Herbert Blomstedt à San Francisco, dont Holzmair chante la partie de baryton. Version lumineuse et consolatrice s’il en est, avec un chœur ductile et précis. Une merveille de coffret.


    Contenu du coffret ici



     
    Les trésors de Paul Paray







    Paul Paray Detroit Symphony Orchestra
    The Mercury Masters volume 1
    Enregistrements : 1953-1957
    23 CD Decca Eloquence 484 2318
    The Mercury Masters volume 2
    Enregistrements : 1958-1962
    22 CD Decca Eloquence 484 3318


    Sous l’égide de Cyrus Meher-Homji, Eloquence réédite depuis l’Australie non seulement les trésors du catalogue Decca, mais aussi ceux tombés dans le giron d’Universal depuis la fin de Philips, dont les bandes Mercury. Quelques Noëls en arrière, nous vantions les mérites des trois grosses boîtes carrées The Collector’s Edition préparées par Wilma Cozart-Fine (veuve de Bob Fine, ingénieur du son des mythiques sessions américaines), qui comportaient deux disques Paray dans le volume 1, huit dans le volume 2, neuf dans le volume 3, dont la Fantastique déjà dans le volume 1).

    La productrice en charge des rééditions qui devait disparaître en 2009 n’avait pas fait le choix de l’exhaustivité, au bénéfice quasi exclusif du catalogue stéréo du label. De nombreux trésors continuaient donc à dormir dans les armoires. L’idée commença alors à faire son chemin d’une réédition complète du catalogue Mercury par interprète, cette fois avec toutes les faces mono.

    Sous le sapin peuvent désormais trôner deux nouvelles boîtes à bijoux consacrées à Paul Paray à Detroit. Plutôt que de nous attarder sur le style du chef français, miraculeux mélange de discipline, de précision dans l’étagement des plans sonores et de chic absolu y compris dans les moments de tension les plus pointus, répondons plutôt à LA question qui taraude les discophiles : qu’y a-t-il dans ces nouveaux coffrets qui était absent des trois grosses boîtes de 2011, 2013 et 2015 ?

    Eloquence a choisi de scinder le legs de Paray en deux : The Mercury Masters volume 1 (1953-1957), et volume 2 (1958-1962). Tout le contenu du volume 2 (22 CD) était déjà présent éparpillé dans les trois boîtes précédentes, à l’exception de 3 disques : le CD 7 comportant les deux premières symphonies de Beethoven (merveilles de janvier 1959), ainsi que les CD 21 et 22, consacrés à l’inénarrable album The Naked Carmen de John Corrigliano utilisant l’enregistrement Paray, puis aux concertos de Ravel avec Monique Haas et l’Orchestre national de France pour Deutsche Grammophon.

    Quant au nouveau volume 1, ses 12 premiers CD en mono (sur 23) sont totalement nouveaux, à l’exception du début du CD 8 avec la Quatrième de Schumann incluse naguère pour compléter le cycle du chef. Extraordinaire moisson donc, ne serait-ce que devant des prises de son incroyables de présence, qu’on défie quiconque à l’aveugle d’identifier comme non stéréophoniques.

    On découvre avec joie que ces sessions initiales de 1951-1955 ne comportent pas seulement des pièces que Paray réenregistrera en stéréo – hormis l’ouverture du Vaisseau et le prélude du III de Tristan, aucun Wagner ne doublonne sur quatre albums. Précipitez-vous sur ce Capriccio espagnol plein de surprises, entre sensualité et coups de fouet, ce Festin de l’araignée pointilliste, d’une élégance absolue, tout en irisations, cet Apprenti sorcier au foisonnement fabuleux, avec ou sans narration au choix.

    Parmi les pièces sérieuses, comment ne pas se pâmer d’admiration là encore devant une Pastorale, une Septième de Beethoven (le Finale !), une Quatrième de Brahms, une Deuxième de Rimski au style impeccable, sans la moindre surcharge, d’un équilibre souverain des pupitres, d’un geste global alerte mais en rien sec ?

    Les pièces réenregistrées plus tard sont souvent d’un climat plus mystérieux dans leur premier essai, comme les Ravel (Boléro, Rapsodie, La Valse), Ibert (Escales), la symphonie de Franck... Quant aux faces stéréo de ce premier coffret (CD 13 à 23), seules d’eux d’entre elles n’avaient jamais été éditées au CD : la Symphonie Haffner et le prélude de Parsifal, tous deux de 1956.

    Eloquence a en outre rétabli les albums d’origine, avec quelques couplages différents des premières éditions CD des années 1990 reprises dans la Collector’s Edition. On notera, dans les sessions mono surtout, quelques CD extrêmement courts, qui ne dépassent pas les quarante minutes. Une telle somme musicale marquée du sceau du génie ne saurait nous renfrogner pour cela.
    Joyeux Noël !


    Contenu du volume 1
    Contenu du volume 2


     

     

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