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SELECTION CD |
04 mai 2024 |
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Musique francaise pour violon et orchestre Camille Saint-Saens : Introduction et rondo capriccioso, Havanaise, Valse-caprice.
Jules Massenet : Méditation de Thaïs.
Maurice Ravel : Tzigane
Hector Berlioz : Rêverie et caprice
Darius Milhaud : Le Boeuf sur le toit
Renaud Capuçon, violon
Die Deutsche Kammerphilharmonie Bremen
Direction : Daniel Harding.
1 CD Virgin classics 72435 45482
De ses maîtres, Isaac Stern, Shlomo Mintz et Augustin Dumay, ce petit prince du violon a retenu la qualité du timbre, la densité du son, et la virtuosité considérée comme un moyen et non une fin.
À 26 ans, le reste lui appartient déjà . Il l'a prouvé dans un récital Schubert (Grand Duo, avec le pianiste Jérôme Ducros, chez Virgin classics), il le confirme ici dans un disque composé de pièces qui ont fait la renommée des plus grands, mais sans allégeance et sans se sentir en concurrence, fut-elle loyale, avec eux.
Aucune langueur excessive dans la Méditation de Thaïs, seuls le souci du phrasé et la souplesse de la ligne de chant. Une Danse macabre où son violon est bien celui d'un diable menant la danse de spectres débonnaires.
Un Tzigane où il se joue avec panache des redoutables assauts techniques, comme il le fait du Rondo capriccioso aux incessants changements d'humeur. On aimerait en revanche une sonorité plus frémissante dans Rêverie et caprice, comme le serait la lecture d'une page d'un douloureux journal intime.
Quant à la musique du Bœuf sur le toit, il en exalte toute la sensualité et la frénésie des tangos, des sambas, des matchiches, en n'oubliant pas, qu'à l'origine, la partition était destinée à accompagner un court-métrage de Charlie Chaplin, et qu'elle demande aussi de l'humour et de la fantaisie.
Ces mêmes qualités que l'on attendrait aussi de Daniel Harding, lequel impose trop souvent à l'orchestre une précision métronomique en curieux contrepoint avec l'imagination débridée du soliste. Qu'importe, car avec Renaud Capuçon, le destin de l'école française de violon semble être entre de bonnes mains, comme l'était autrefois son splendide Stradivarius entre celles de Fritz Kreisler.
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Violoniste de souche | |
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