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SELECTION CD 27 avril 2024

Brahms sans remords



Qui ose encore enregistrer les concertos pour archets solistes de Brahms ? Des oeuvres aussi célèbres et célébrées posent toujours aux interprètes des questions de conscience et les empêchent parfois d'exprimer des visions personnelles. Ce n'est pas le cas de Gil Shaham et Jian Wang dont aucunes arrière-pensées n'ont retenu les bras.


Le 25/02/2003
Françoise MALETTRA
 

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     Brahms sans remords

    Concertos pour violon et violoncelle de Brahms 
    Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Op.77
    (Allegro ma non troppo / cadence Joseph Joachim ­ Adagio ­ Allegro giocoso, ma non troppo vivace ­ Poco più oresto)
    Soliste : Gil Shaham

    Concerto pour violon, violoncelle et orchestre en la mineur, Op.102
    (Allegro ­ Andante ­ Vivace non troppo, Poco meno allegro, Tempo I)
    Solistes : Gil Shaham et Jian Wang

    Orchestre Philharmonique de Berlin
    Direction : Claudio Abbado

    DGG 469 529-2


    Sans les ignorer le poids du passé et l'héritage qui pèsent sur les fameux concertos de Brahms, Gil Shaham et Jian Wang reviennent au texte. Ils se placent moins en solistes virtuoses qu'en musiciens d'une communauté musicale tendant avant tout à l'homogénéité de l'exécution.

    À aucun moment, dans le Concerto en ré, Gil Shaham ne vole la vedette à l'orchestre dans le seul but de briller à son propre profit, répondant parfaitement à la facture de ce " concerto-symphonie " dont la beauté tient davantage dans l'essence lyrique que dans l'éclat et la brillance.

    Un choix partagé par Claudio Abbado qui accentue la dimension symphonique de l'oeuvre, en donnant toute sa luminosité à la tonalité de ré majeur. Dès le premier mouvement, avec l'entrée tardive du violon, les jeux sont clairs : l'orchestre propose, l'instrument soliste commente ses humeurs.

    Ce qui justifie au passage le choix de la cadence de Joseph Joachim (dédicataire du concerto), et prolonge le discours musical sans le rompre. Plus que l'épanchement, Shaham privilégie l'éloquence.

    Cette option est particulièrement frappante dans l'adagio construit sur un lied, et joué comme une simple mélodie ininterrompue, mais aussi dans l'énergie dansante du Final où le violon soulève l'orchestre et retourne s'y confondre, comme pour y puiser sans cesse de nouveaux motifs.

    On éprouve le même sentiment à l'écoute du Concerto pour violon et violoncelle, la dernière composition orchestrale de Brahms.

    À soixante-quatre ans, après avoir terminé la quatrième symphonie, il se consacre à la musique de chambre, et il n'est pas impossible que l'oeuvre soit née de l'idée d'associer les deux instruments, déjà explorés en sonate ou en trio, dans une forme plus large, où toutes leurs possibilités techniques et expressives seraient portées plus loin encore.

    Shaham et Wang y soulignent la grande diversité de l'énoncé des thèmes et de leurs développements, jusque dans les dialogues qui les rapprochent, mais où le violon doit rivaliser avec la prédominance du violoncelle en multipliant les variations, ou en se lançant dans une rythmique diabolique à la tzigane. Un Brahms décidément sans peurs et sans remords.



     

     

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