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SELECTION CD 19 avril 2024

Une belle entrée en matière



Deutsche Grammophon lance une nouvelle collection économique appelée "Entrée", mélangeant grands classiques de son catalogue et enregistrements plus rares. La première fournée s'avère prometteuse, et propose plusieurs titres prestigieux pour une bouchée de pain. Elle comporte en outre une perle symphonique, la 1e de Brahms par Giulini.


Le 10/06/2003
Yannick MILLON
 

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      (ex: Harnoncourt, Opéra)


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     Brahms réconcilié avec Bruckner

    Giulini dirige Brahms
    Johannes Brahms (1833-1897)
    Symphonie n°1 en ut mineur, op.68
    Variations sur un thème de Haydn, op.56a
    Wiener Philharmoniker
    direction : Carlo Maria Giulini
    CD Deutsche-Grammophon "entrée" 474 166-2


    Pour sa 1e de Brahms chez DG, Giulini réitère l'immense réussite de ses Bruckner de la même époque, particulièrement d'une 9e réglant le sort de la discographie entière. On trouvera ici le même discours, la même épuration des lignes, la même lisibilité polyphonique, le même travail sculptural sur le son. Giulini confère une lecture abstraite libérée de toute contingence terrienne à la 1e symphonie du maître de Hambourg.

    Les tempi très lents du chef italien – premier mouvement approchant les 16 minutes, finale en presque 20 minutes – participent à la transparence, à cette volonté de souligner l'architecture de la symphonie. Mais gare toutefois de ne pas voir ici une lecture de style « Celibidache-dernière-manière », car chez Giulini, l'étirement des tempos est compensé par une énergie interne et une tension autrement plus grandes que chez le gourou munichois.

    Le chef italien et les Wiener Philharmoniker donnent un Brahms marmoréen, d'une hauteur de vue, d'une densité, d'une autorité et d'une rigueur inapprochables. Aussi ouverts à de nouvelles expériences musicales que soient les Viennois, avec leur participation à des relectures comme les Symphonies de Beethoven avec Rattle ou les Elgar avec Gardiner, le vrai Philharmonique de Vienne, celui de la légende, est bien plus celui des ces lectures symphoniques amples, fouillées, au son fourni, aux cordes généreuses et génialement rondes, aux bois gourmands et typés.

    On entendra ici un des plus beaux mouvements lents de la discographie, crépusculaire, irradiant de poésie, avec un violon solo bouleversant d'humanité. De même, le finale impressionnera par la cohérence de sa conception, sans aucun temps mort entre la première entrée des violoncelles et la péroraison monumentale de la coda. Et quel sens du chant dans l'énoncé du thème principal aux cordes, d'une chaleur typiquement viennoise !

    Avec Giulini, on assiste médusé à une gravure au burin, qui creuse le son dans son épaisseur. Et si l'introduction du premier mouvement n'est guère exaltée, avec ses timbales bien sages – surtout en comparaison de la version hallucinée et torrentielle de Furtwängler à Hambourg en 1951 (éditée chez Tahra) – elle se tient toutefois de bout en bout. A une époque où la plupart des chefs souffrent d'un cruel manque de vision d'ensemble, un tel disque est une aubaine, Giulini projetant sa 1e de Brahms d'un seul jet de l'obscurité vers la lumière.

    Le couplage adjoint des Variations sur un thème de Haydn magnifiques de son mais un rien placides par les mêmes interprètes.

     
    Yannick MILLON


     

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