Les premiers témoignages CD1 :
Hans Pfitzner (1869-1949)
Symphonie en ut majeur, op. 46
Igor Stravinski (1882-1971)
Symphonie en trois mouvements
Johannes Brahms (1833-1897)
Symphonie n° 4 en mi mineur, op. 98
Wiener Philharmoniker
direction : Wilhelm Furtwängler
enregistrements : 7 août 1949 (Pfitzner), 15 août 1950
CD2 :
Johann Sebastian Bach (1685-1950)
Concerto brandebourgeois n° 3 en sol majeur, BWV 1048
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie n° 3 en mib majeur op. 55, "Eroica"
CD3 :
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Concerto brandebourgeois n° 5 en ré majeur, BWV 1050
Wilhelm Furtwängler, piano
Josef Niedermayer, flûte
Willi Boskovsky, violon
Wiener Philharmoniker
direction : Wilhelm Furtwängler
enregistrement : 31 août 1950
Symphonie de Pfitzner
Premier témoignage salzbourgeois de Furtwängler dont nous soit resté une trace, la Symphonie de Pfitzner donnée le 7 août 1949 en hommage au compositeur, décédé quelques semaines plus tôt à Salzbourg. Et premier constat : que ne donnerait-on pas pour posséder une bande de la 8e de Bruckner – non enregistrée – qui faisait suite à cette oeuvre de 1940 terriblement rétrograde, tout juste digne du Wagner de Siegfried Idyll dont elle s'inspire maladroitement ?
Symphonie en trois mouvements de Stravinski
Curiosité ensuite avec en ouverture du concert du 15 août 1950 un répertoire auquel on n'associe pas spontanément – et quelque part à raison – le nom de Furtwängler, avec la Symphonie en trois mouvements de Stravinski. La patte du chef allemand, son assise, sa gravité, sa noirceur, donnent une vision bien loin de l'âpreté et de l'acuité timbrique du langage stravinskien, même si l'ensemble, fortement atypique, reste honnête et se tient de bout en bout.
4e de Brahms
Deuxième partie de ce concert de 1950 pour clore le CD1, avec un document fondamental. La 4e symphonie de Brahms selon Furtwängler est à ranger presque au niveau de son interprétation apocalyptique de la 1e symphonie, particulièrement celle de Hambourg en 1951. L'affliction infinie des levées de cordes et la dramatisation extrême du premier mouvement, l'ample respiration du mouvement lent, les cordes chauffées à blanc du Scherzo, un Finale en véritable course à l'abîme, en accelerandi foudroyants, que personne n'a plus osés ainsi, sont autant de caractéristiques du Brahms de Furt à connaître absolument. Malgré l'état plus que moyen de la bande dans les premières minutes, on se jettera sur ce seul enregistrement furtwänglerien de la 4e avec le Philharmonique de Vienne, aux sonorités inimitables dans Brahms.
Héroïque de Beethoven
Après pareille recréation, la 3e de Beethoven du concert de clôture 1950 ne pourra apparaître que décevante, avec son tempo trop uniment retenu, ses progressions harmoniques parfois ahanées dans le premier mouvement, sa prise de son moyenne aux multiples parasites. Une Heroïque honnête toutefois, bien supérieure à notre pain quotidien d'aujourd'hui – une Marche funèbre à la hauteur de vue imprenable –, mais qui ne restera pas parmi les interprétations prioritaires d'un chef nettement plus inspiré lors du concert berlinois de décembre 1952 (Tahra).
3e et 5e Concertos brandebourgeois de Bach
On oubliera par contre très vite et sans regrets les éléphantesques 3e et 5e concertos brandebourgeois de Bach proposés lors du même concert, presque inaudibles tant techniquement que musicalement, à réserver aux collectionneurs les plus aguerris. Et à eux seuls !
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