Les derniers concerts CD6 :
Richard Strauss (1864-1949)
Don Juan, op. 20
Paul Hindemith (1895-1963)
L'Harmonie du Monde
CD7 :
Franz Schubert (1797-1828)
Symphonie n° 9 en ut majeur D 944, "la Grande"
Wiener Philharmoniker
direction : Wilhelm Furtwängler
enregistrement : 30 août 1953
Ludwig van Beethoven (1770-1828)
Symphonie n° 8 en fa majeur, op. 93
CD8 :
Grande Fugue en sib majeur, op. 133
Transcription pour orchestre à cordes de Felix von Weingartner
Symphonie n° 7 en la majeur, op. 92
Wiener Philharmoniker
direction : Wilhelm Furtwängler
enregistrement : 30 août 1954
Don Juan de Strauss
Pour respecter l'esprit du concert du 30 août 1953 reporté sur le CD6 et la première moitié du CD7, Orfeo a « emprunté » une valeur sûre, le Don Juan de Strauss de studio chez EMI avec le Philharmonique de Vienne de 1954, l'original du concert salzbourgeois étant perdu.
L'Harmonie du Monde d'Hindemith
Curiosité ensuite que la symphonie l'Harmonie du Monde d'Hindemith, que Furtwängler défend avec une ardeur impressionnante, un engagement de créateur, dans une puissance et un déchaînement élémentaires assez inapprochables. Un témoignage plus précieux que l'atypique Symphonie en trois mouvements de Stravinski.
9e de Schubert
Pour terminer un concert copieux, la 9e de Schubert*, oeuvre parmi celles que le chef d'orchestre a le plus marquées. Il faut absolument connaître ce portique cosmique au cor, ces accelerandi complètement fous, cet art des transitions dans un mouvement lent à pleurer, au chant des violoncelles déchirant, et ce Finale fouetté jusqu'au sang dans la plus délirante virtuosité. A envisager comme une vision intermédiaire entre la version berlinoise de studio (DG 1951) – même optique sans la fièvre du concert – et le live berlinois de 1942 (DG dokumente) – un concert dément, bien plus exacerbé et noir que celui-ci, mais plus chichement enregistré.
* Orfeo, conformément à la numérotation allemande, lui attribue le n° 8 qu'on réserve en France à l'Inachevée.
Grande Fugue, 7e et 8e de Beethoven
Enfin, sur la seconde moitié du CD7 et le CD8, la Grande Fugue et les 7e et 8e de Beethoven, issues du dernier concert salzbourgeois mais aussi du dernier concert du chef d'orchestre avec les Wiener Philharmoniker, sont typiques du Furtwängler dernière manière. Descendu de son Olympe, le grand Furt délivre ce 30 août 1954 une vision apollinienne et idéalisée, d'architecture noble, sans l'urgence des versions antérieures, mais avec un sens de la majesté absolument confondant, dans des tempi modérés mais parfaitement habités, et une pâte sonore radieuse. Longtemps seule version disponible, la 8e de l'intégrale EMI captée en Suède avec un orchestre local en 1948 s'évanouit sans peine face à ce témoignage tardif plus abouti et largement mieux enregistré. On pourrait presque en dire autant de la 7e de l'intégrale (Vienne studio 1950), moins exaltante et surtout moins bien enregistrée que les bandes de la radio autrichienne que nous propose Orfeo.
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