Concert du Nouvel An 2007
Johann Strauss II (1825-1899)
ÂŽivio!, marche op. 456
Josef Strauss (1827-1870)
Flattergeister, valse op. 62
Moulinet-Polka, op. 57
Joseph Hellmesberger (1855–1907)
Elfenreigen
Josef Strauss (1827-1870)
Delirien, valse op. 212
Johann Strauss I (1804–1849)
Einzugs-Galopp, op. 35
Johann Strauss I (1804–1849)
Waldmeister, ouverture
Josef Strauss (1827-1870)
Irenen-Polka, op. 113
Johann Strauss II (1825-1899)
Wo die Zitronen blühen, valse op. 364
Eduard Strauss (1835–1916)
Ohne Bremse, polka schnell op. 238
Johann Strauss II
Stadt und Land, polka mazur op. 322
Josef Strauss (1827-1870)
Matrosen-Polka, op. 52
Dynamiden, valse op. 173
Johann Strauss I (1804-1849)
Erinnerungen an Ernst, ou le Carnaval de Venise op. 126
Furioso-Galopp, op. 114
Joseph Hellmesberger (1855–1907)
Leichtfüssig, polka schnell
Johann Strauss II (1825-1899)
An der schönen blauen Donau, valse op. 314
Johann Strauss I (1804-1849)
Radetzky-Marsch, op. 228
Wiener Philharmoniker
direction : Zubin Mehta
Enregistrement : Wien, Großer Musikvereinsaal, 1/01/2007
1DVD Deutsche Grammophon 073 418-8
+ versions ballet de Dynamiden et Danube
+ National Park Austria
2CD Deutsche Grammophon 477 622-5
Partie prenante de ce qu'on avait appelé, dans un dossier sur les grands Concerts du Nouvel An en CD et DVD, les « années noires » de la célèbre manifestation viennoise – à savoir la décennie 1990 confiée pour l'essentiel aux trois baguettes routinières de Lorin Maazel, Riccardo Muti et Zubin Mehta –, le chef indien s'est montré pour ce cru 2007 sous un jour nettement plus favorable, à l'instar de son collègue italien il y a trois ans.
Finalement, dans le cadre du come-back des « 3M », seul le concert 2005 de Lorin Maazel se sera situé dans la continuité des 90's. Nettement plus passionnant que ce dernier, pas tout à fait aussi subtil que Muti 2004, Mehta 2007 propose quelques moments tout à fait conformes à l'esprit viennois, sans la routine qui avait pu entacher ses prestations de 1990, 1995 et 1998.
À ce titre, s'il ne fallait garder qu'un souvenir de cette nouvelle édition, il s'agirait sans nul doute des variations sur le Carnaval de Venise de Johann Strauss père, où chaque intervention soliste vient couper la parole à la précédente, où les musiciens étalent, fiers à en éclater et non sans une certaine dose de dérision leur science virtuose, leurs sonorités de rêve.
Chaque trait d'humour est ainsi savamment décoché pour toujours taper juste, y compris de la part de Mehta qui joue le jeu sans surenchère. On s'en doutera, dans ce type de pièce qui ne va jamais sans une certaine mise en scène, l'image est plus que souhaitable, seule capable de retransmettre intégralement la saveur du moment. On s'étonnera d'ailleurs que le DVD et le CD ne présentent pas la même prise de ces fameux Souvenirs d'Ernst, celle du DVD semblant plus truculente encore, mais peut-être aussi moins phonogénique.
Autres beaux moments du concert, la très lumineuse valse Wo die Zitronen blühn, à l'introduction lente pleine de nostalgie, de rubato dans les courbes des cordes, lointain souvenir d'une Italie rêvée, ou encore la Ronde des elfes de Josef Hellmesberger et son univers de lutins à la Mendelssohn contaminé par des effluves de fée dragée tchaïkovskienne, ravissante miniature à laquelle les Viennois savent donner la légèreté d'une plume, tout en opérant des miracles de précision dans le timbre comme dans la mise en place – les flûtes et le triangle.
Le reste du programme est solide, bien emmené, avec une certaine bonhomie qui, pour ne pas tenir la distance par rapport à Kleiber 1992 (Moulinet ; Stadt und Land), Karajan 1987 (Delirien), Ozawa 2002 (Živio), Harnoncourt 2001 (Danube ; Marche de Radetzky) voire Abbado 1991 (Waldmeister), ne s'insère pas moins parfaitement dans la continuité du concert, sans lacune rédhibitoire.
Le DVD comme le CD sont chaleureusement recommandés, en sachant que le support vidéo propose en bonus le documentaire National Park Austria qui donne de l'Autriche l'image très « office de tourisme » d'une contrée inviolée, soigneusement préservée des ravages du monde capitaliste et industriel, dans un périple bucolique animé par des transcriptions diverses, excellemment jouées par des ensembles de cuivres viennois.
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