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SELECTION CD 29 mars 2024

Cinquantenaire Sibelius
Discographie comparée :
Deuxième Symphonie




5 novembre 2007, loin de Paris. Pour faire écho aux célébrations de la salle Pleyel, Michel Le Naour, Benjamin Grenard et Yannick Millon tiennent à rendre hommage en une table ronde sur la Deuxième Symphonie au grand oublié de 2007 : Jean Sibelius. Le hasard veut que cette discographie comparée fasse émerger un autre oublié de cette année, disparu en 1957 comme le compositeur finlandais.



Le 16/11/2007
Yannick MILLON
Benjamin GRENARD
Michel LE NAOUR

 

  • SĂ©lection
  • Écoute en aveugle (versions n° 1 Ă  3 (mono))
  • Écoute en aveugle (versions n° 4 Ă  9)
  • Écoute en aveugle (versions n° 10 Ă  18)
  • Scherzo
  • Finale
  • Palmarès
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     Ă‰coute en aveugle (versions n° 4 Ă  9)

    Version n° 4 : [Segerstam]




    MLN : Grand contraste avec ce qu'on a entendu jusque-là. Pas le même investissement, une version plus aseptisée, où on entend tout. Certaine finesse des instruments, encore que les cuivres sonnent assez lourds et gros. Cela manque de discours. Je n'accroche pas beaucoup. Le tout demeure trop léché.

    BG : Parti pris très différent, sur lequel on manque encore de comparaisons. J'attends d'entendre d'autres versions du même type pour en dire plus. Mais quoi qu'il en soit, j'aime les graves ronronnants, les bois très beaux, le cor solide dès le début, qui donnent une espèce de quiétude, de sérénité, voire de simplicité. Belle finition d'orchestre. Moins d'élan, moins narratif et passionné que les versions mono, dimension plus contemplative, avec une belle sensation d'ampleur. À l'inverse de MLN, je trouve les cuivres nobles.

    YM : Une fois n'est pas coutume, je suis parfaitement de l'avis de BG. Version qui prend le temps de vivre les ambiances, qui contemple, qui sculpte, qui ouvre un grand espace, avec une certaine quiétude. J'aime aussi beaucoup l'ampleur des cordes graves dans le motif introductif, avec des quintes bien pleines des basses. Cuivres ronds, mais bois sans vrai charme. Côté analytique, très soigné. Peu de mouvement sur le lac, mais la sérénité ouvre d'autres perspectives, assez automnales.



     
    Version n° 5 [Ormandy]




    BG : Un peu la même option, en moins exceptionnel. Au départ, on a l'impression que cela avance davantage, et à l'arrivée, l'ensemble s'avère plus indifférent, plus terne. Malgré tout, cela sonne bien, en dépit d'un certain métallisme des cuivres. Je suis beaucoup moins happé par cette version que par la précédente [Segerstam].

    YM : On retrouve une atmosphère plus pastorale, moins dramatique. On sent que l'orchestre est plus luxueux, plus dodu, et très lumineux. Brillant un peu américain, un rien tape-à-l'œil. Les cordes sont sublimes, le son d'ensemble très séduisant. Version honorable, assez rutilante, qui me fait préférer le ventre creux de la précédente [Segerstam].

    MLN : Je ne suis guère plus satisfait que BG et YM. Bel équilibre, rien n'échappe à l'écoute. Tout est bien organisé et maîtrisé, on pourrait être dans un climat type Cygne de Tuonela et finalement, la montagne accouche d'une souris, le discours devient un peu assoupissant, dénué de tension.



     
    Version n° 6 [Sanderling]




    YM : Je ne suis pas emballé. Manque de poésie, début plan-plan. Côté un peu poussif, une version qui a du mal à avancer. Climax un peu gros, pâte sonore pas assez débroussaillée. Clarinette cuivrée, et surtout staccato pouët-pouët des bois, phrasés scolaires. Finalement assez prosaïque, bien assis mais manquant vraiment de couleur, timbres peu séduisants.

    MLN : Une certaine lourdeur, une épaisseur qui peine à prendre de la hauteur. Tendance brucknérienne. Aspect sautillant des bois guère probant. Et sur le plan factuel et instrumental, ce n'est finalement pas si bien fait que cela. Je suis très réservé.

    BG : Je partage l'avis de YM et MLN. Contraste assez curieux entre bois sautillants et cor mat. Force un peu le texte à cet endroit. À partir du thème aux violons, l'attention est mieux captée. Dénué du charme de la version précédente [Ormandy]. Il y a quelque chose de pâteux qui pourrait ressembler à Sanderling.



     
    Version n° 7 [Maazel]




    MLN : Encore un autre climat, qui cette fois me plaît beaucoup. Sentiment dès le départ qu'on va nous narrer le Kalevala, ce qui n'est pas une mince affaire ! Il faut accepter un tempo plus lent, et d'emblée une solennité nouvelle. On trouve un certain rubato sur les cuivres. Sur le climax, impression chaotique de bloc de glace qui se rompt, avec un côté raréfaction de l'air, au-delà de l'humain, qu'on a souvent associé à Sibelius.

    BG : Version qui sort de l'ordinaire. Volonté d'en faire beaucoup par rapport à la simplicité du matériau, de solliciter davantage le texte, mais cela fonctionne. Contraste intéressant entre cordes et bois, tous les timbres étant très soignés. Quand le discours s'anime, le climat devient plus prenant, l'orchestre enserre plus l'auditeur. J'aimerais en entendre davantage.

    YM : Malgré le souffle de bande, prise de son superlative. Grande version d'orchestre, un peu démonstrative mais toujours au service d'un projet, même si ce dernier varie selon les épisodes : début presque languide, triste, climax en catastrophe naturelle, déflagration peut-être plus calculée que sentie, mais l'orchestre emporte tout. Divin hautbois et cors peut-être plus aux couleurs rougeoyantes de la forêt viennoise que du bleu nuit limpide du Kalevala. Mais je marche !



     
    Version n° 8 [Bernstein II]




    BG : Je ne sais pas vraiment sur quel pied danser. Intervention des bois tristounette, et climat qui change très vite. Le tout est assez terne, en demi-teinte, avec un legato des cordes peu concluant à mon sens. Thème des violons pas assez conduit, à la fois trop appesanti et trop franc. Beaucoup d'éléments contradictoires dans cette version. Masse sonore boueuse dans le climax, avec des cuivres presque grossiers.

    YM : Je trouve au contraire une ampleur inouïe dans cette version. Nostalgie infinie, avec une sensation de crépuscule sur le lac. Timbres ciselés au-delà de l'imaginable – les hautbois du début notamment. Le climat de rêverie est rapidement entrecoupé de phrasés nets et bien définis. Thème de violons récitatif et désabusé, angoisse sourde des cordes graves. Climax d'une nature usée qui lutte pour survivre, avec des syncopes de cors à bout de souffle et une palette dynamique immense. L'inverse de la clarté analytique, mais un appel au secours d'une nature en détresse saisissant. Crépuscule naturel qui tire sans doute beaucoup le texte, mais réappropriation de la 2e symphonie sans équivalent, une véritable interprétation.

    MLN : Je ne suis pas convaincu. Je ne ressens pas l'univers de Sibelius à travers cette interprétation. Ni le départ, ni le thème des violons que je trouve tiré avec une forme de sensiblerie ne m'enthousiasment. L'ensemble est pour moi un peu trop brut de décoffrage, quelles que soient les qualités instrumentales. Manque de maîtrise sur le plan intellectuel. Je ne sens pas la fin du monde que décrit YM.

    YM : Pour moi, le chef a su anticiper la nature vengeresse du réchauffement climatique !



     
    Version n° 9 [Berglund]




    YM : Au dĂ©but, m'a rappelĂ© la version n° 4 [Segerstam] en plus concret, moins sublimĂ© et ascĂ©tique. Lecture naturelle, fluide, avec un orchestre d'emblĂ©e nettement plus nordique. Bonne version classique, qui ne donne pas le grand frisson, mais idĂ©ale pour commencer une exploration discographique. Dans l'absolu, manque de caractère, c'est un peu le texte et rien que le texte. Mais peut-ĂŞtre version de base de l'oeuvre, catĂ©gorie « Premiers pas Â» dans les Indispensables de HoffĂ©lĂ© et Kaminski !

    MLN : Une mer Baltique sépare cette version de la précédente [Bernstein II]. C'est cette fois Sibelius comme l'idée globale que je m'en fais, mais on reste un peu à la surface des choses, même si le chef sait où il va. Tendance à précipiter parfois le discours, par volonté de ne jamais s'appesantir. Version qui reste en deçà d'une interprétation.

    BG : Par rapport à la version précédente [Bernstein II], je trouve que l'on sait d'emblée où l'on va. Pizz qui avancent bien, cors plus étoffés, sensation d'espace supplémentaire, et surtout atmosphère plus nordique. Le climax m'emballe moins, un peu démonstratif et survolé, avec un sentiment de précipitation. Version qui manquerait sans doute un peu de substance, mais certainement pas indigne.




    Il est temps de faire un point intermédiaire. La version n° 6 [Sanderling] fait l'unanimité contre elle, et se voit déjà abandonnée. La version n° 5 [Ormandy] est mise en attente. Reste le cas de la version n° 4 [Segerstam], qui n'a pas rencontré l'approbation de MLN alors qu'elle avait déclenché l'enthousiasme de YM et BG, et de la version n° 8 [Bernstein II], qui a trouvé un fervent défenseur en YM seul.

    Étonné que YM et BG soient aussi parfaitement en phase sur la version n° 4 [Segerstam], MLN accepte d'en poursuivre l'écoute, mais se dit aussi, avec le soutien de BG, qu'il faudrait sans doute écouter plus avant la version n° 8 [Bernstein II] qui a tant emballé YM.

    À ce stade des écoutes, seule la version n° 6 [Sanderling] est déclarée hors course pour la suite.


     

     

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