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SELECTION CD |
26 avril 2024 |
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Chopin Ă quatre mains (2) |
Collard ou l’imagination
Frédéric Chopin
19 Valses
Jean-Philippe Collard, piano
Enregistrement salle Wagram 1985 et 1986
1CD EMI Classics 50999607831 2 7
Pas facile de retenir l’attention avec le même degré d’intensité en jouant ce défilé de 19 valses, à la fois toutes pareilles quant au rythme mais tellement différentes, individualisées quant aux couleurs, aux harmonies, aux intentions. Et pourtant ce disque s’écoute d’une seule traite, parce que Jean-Philippe Collard, en ces années où sa maturité s’épanouissait pleinement, est l’imagination même.
Il trouve tout ce qu’il faut pour que chaque pièce surgisse en nous surprenant. Virtuose quand il faut, poète au bon moment, avec un enthousiasme inaltérable, il démontre une fois pour toute que les Valses ne sont pas des œuvres pour amateurs débutants, même s’il est légitime que ces derniers prennent plaisir à s’y risquer. Du Chopin magique et d’une séduction totale.
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Barenboim le poète
Frédéric Chopin
24 Préludes op. 28
Prélude en ut# mineur op. 45
Prélude en lab majeur op. posth.
Berceuse
Polonaise fantaisie
Souvenir de Paganini, variations en la majeur
Introduction et Variations brillantes sur « Je vends des scapulaires »
Daniel Barenboim, piano
Enregistrements : Berlin 1976 (Préludes) et Abbey Road 1973
1 CD EMI Classics 500999 607815 2 3
Il y aura bientôt quarante ans que Barenboïm enregistrait pour Pathé Marconi cette association de pages majeures comme les Préludes et d’autres pièces bien plus rares comme les Variations Paganini ou encore celles sur Je vends des scapulaires, au titre qui ne manque pas de faire sourire aujourd’hui, même si l’œuvre dans sa brillante légèreté ne manque pas d’une charme désuet et touchant.
Le genre variations a d’ailleurs peu été abordé par Chopin. À l’aube de la formidable carrière multiforme qu’il accomplit depuis, Daniel Barenboïm est déjà le pianiste génial qu’il n’a jamais cessé d’être. Poète avant tout, totalement personnel, vivant tout de l’intérieur avec une sorte de spontanéité viscérale, il donne une vie à nulle autre pareille à ce à quoi ses doigts s’attaquent. Une plongée inégalable au cœur même du monde de Chopin.
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Le rĂŞve de Chaplin
Frédéric Chopin
Nocturnes
François Chaplin, piano
Enregistrement en l’Église du Bon Secours, Paris, octobre 2009
2 CD Zig Zag Territoires ZZT 100203
L’univers des Nocturnes est certainement le plus difficile à approcher dans toute l’œuvre de Chopin. Genre très particulier dont il est le premier grand maître à ce niveau de génie, il y exprime des sensations et des humeurs d’une telle subtilité qu’on se sent presque indiscret en voulant les partager.
Sensibilité à fleur de peau, François Chaplin n’est pas celui qui va s’introduire avec trop d’indiscrétion dans ce monde d’ombres si vivantes pourtant. Il a la capacité de rêve, la finesse de toucher qui conviennent. Dans le contexte d’une prise de son particulièrement généreuse, il lui manque juste un peu plus d’engagement personnel.
Trop respectueux et prudent ? C’est possible. On aimerait des demi-teintes plus diversifiées, quelques choix de dynamique plus osés, et, quitte à choquer certains, plus de Pologne et moins de culture à la française. Mais c’est tout de même un bel accomplissement.
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Violoncelle et jeunesse
Frédéric Chopin
Sonate pour violoncelle et piano en sol mineur op. 65
Trio avec piano en sol mineur op. 8
Grand duo concertant sur un thème de Robert le Diable de Meyerbeer
Andreas Brantelid, violoncelle
Marianna Shirinyan, piano
Vilde Frang, violon
Enregistrement dans les studios de la Radio danoise en 2009
1 CD EMI Classics 50999 6 87742 2 6
À 23 ans, Andreas Brantelid est l’une des personnalités majeures de la jeune génération d’instrumentistes scandinaves. Premier concert à 14 ans, premier Prix de l’Eurovision en 2006, carrière vite lancée sur l’orbite internationale, c’est l’un de ces talents qui incitent à être suivis car on y sent une vraie personnalité, et une sorte de volonté de s’affirmer sans copier personne.
C’est ce qui rend passionnant cet enregistrement d’œuvres qui ne comptent sans doute parmi les plus fondamentales de Chopin, même si elles viennent rappeler que le compositeur savait aussi écrire pour d’autres instruments que le piano. Le piano est d’ailleurs roi dans le Trio et a aussi la part belle dans le Grand Duo concertant, même si le violoncelle finit par s’y affirmer aussi.
Plus dense, plus inspirée, écrite tardivement, la sonate s’impose de façon plus impérieuse. Il faut dire que la qualité de l’interprète emporterait de toutes manières l’adhésion, tant pour la qualité du son en lui-même que par l’ardeur, la force de conviction, la sincérité si d’un jeu alliant vigueur et intériorité. Du grand violoncelle, secondé avec sûreté par deux efficaces partenaires.
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| GĂ©rard MANNONI
Chopin Ă quatre mains (1)Chopin Ă quatre mains (2)Chopin Ă quatre mains (3)Chopin Ă quatre mains (4)Chopin Ă quatre mains (5) | |
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