Les enregistrements de Varsovie
Great Chopin Performers
The Warsaw Recordings
Enregistrements publics au Concours international Chopin de 1949 Ă 1985
5 CD Capriccio 7039
Sous le titre énigmatique The Warsaw Recordings se cachent des morceaux choisis des candidats, pas toujours lauréats, du Concours Chopin de Varsovie, extrêmement mal documentés (certains CD ont des programmes qui discordent entre la jaquette et le livret) et sans indications de dates. Une sélection qui contient toutefois, on s’en doute, quelques perles. Citons donc, chronologiquement :
Adam Harasiewicz (Premier prix 1955) qui n’a pas fait une longue carrière, avec un Concerto n° 2 dont le Larghetto est un pur joyau, et un magistral Impromptu n° 3. Vladimir Ashkenazy (Deuxième prix en 1955 derrière Adam Harasiewicz) : avec la Dix-Huitième Étude toute en finesse et une impressionnante Polonaise n° 6. Maurizio Pollini (Premier prix 1960) : certes candidat outsider, montre dans trois pièces bien différentes (Mazurka n° 32, Treizième Nocturne et Polonaise n° 5) des doigts extraordinaires, mais une propension à hyper cérébraliser une musique qui ne demande qu’à chanter en liberté.
Halina Czerny-Stefańska, Premier prix ex aequo en 1949 avec Bella Davidovitch : n’arrive pas Ă la ceinture de cette dernière. Son programme montre un Chopin propre, orthodoxe mais qui laisse bien froid. Martha Argerich (Premier prix 1965) se voit consacrer un CD entier avec un Premier Concerto qui combine, comme elle seule en est capable, un engagement technique et une Ă©nergie farouches avec une musicalitĂ© exemplaire. Le reste du programme montre qu’elle fut et restera certainement un des laurĂ©ats majeurs dans l’histoire de ce concours : si elle ne fait qu’une bouchĂ©e du Scherzo n° 3 et de deux Études de l’Opus 10, son Nocturne n° 16 est beau comme un lac miroitant la lune.
Ivo Pogorelich (éliminé en 1980) avec une magnifique Sonate n° 2 qui agace par des tempi trop vifs (deux premiers mouvements) mais à la Marche funèbre superbement menée et au Finale époustouflant. Quatre Préludes grandioses d’autorité et d’imagination, des Mazurkas de vrais songes, mais une Ballade op. 38 qui s’étire parfois trop. On reste consterné de la réaction du jury qui nomma cette année-là le bien obscur Vietnamien Dang Thai Son.
Jean Marc Luisada (Cinquième position en 1985) avec quatre mazurkas très élégantes. Krzysztof Jablonski (Troisième prix en 1985) : peu mais d’un classicisme et d’une élégance comme il faudra attendre Zimmerman pour l’entendre à nouveau. Stanislav Bounine (Premier prix 1985) : Si l’on en juge seulement par la sélection de cinq Préludes si poétiquement joués par le Russe, on adhère entièrement à ce Premier prix qui a fait une belle carrière depuis.
Le Canadien Yuval Fichman (dont les biographies oublient volontiers ce passage à Varsovie en 1985) avec un Deuxième Scherzo bien construit mais qui ne lui a pas permis de passer en finale. Kemal Gekic (candidat en 1985) : avec quatre Mazurkas rescapées et non sans charme. Pas assez pour se faire une idée cependant.
Les collectionneurs qui veulent en savoir plus, notamment sur d’autres candidats et lauréats (Krystian Zimerman surtout et Ohlsson, Thai Son, Poblocka, Laforêt) pourront se reporter sur l’ancienne édition polonaise The Golden Twelve et Best Mazurkas performances publiées en 1990 sur 3 CD par Polskie Nagrania.
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