Duruflé : Requiem Marie-Claire Alain (orgue). Anne Sofie von Otter (mezzo-soprano), Thomas Hampson (baryton), Orfeon Donostiarra/José Antonio Sainz. Orchestre du Capitole de Toulouse, Michel Plasson.
EMI Classscs 5 5
On pouvait craindre un produit, simple rassemblement de grands noms. C'était compter sans la probité de Michel Plasson, qui impose à tous, solistes et musiciens, une tenue, une rigueur exemplaire. Qu'Anne Sofie von Otter et Thomas Hampson soient d'exceptionnels mélodistes, ce n'est pas une surprise ; loin des élans lyriques, ils donnent à leur chant la douceur, l'affection, la confiance qu'exige cet office des morts placé sous le signe de la sérénité. Orgue (Marie-Claire Alain, au toucher quasi immatériel), chanteurs, choeur, orchestre, tous témoignent d'une même foi, avec une simplicité, un recueillement incomparable. Ce n'est pas un hasard si ce Requiem a su prendre rang parmi les pages les plus aimées de la musique sacrée du XXe siècle ; on en a rarement connu vision plus étreignante. Moins fréquentée, la Missa "cum jubilo" est aussi plus avenante ; mais Plasson sait lui insuffler une superbe vitalité. Dans les 4 Motets sur des thèmes grégoriens et dans le court Notre Père, l'Orfeon Donostiarra est seul ; mais il n'a plus besoin de prouver qu'il est, dans son domaine, l'une des melleures formations actuelles. Leur beauté sonore, leur impeccable musicalité, jointes à un irrésistible rayonnement, contribuent à faire de cet enregistrement un moment de grâce partagée qu'on n'est pas près d'oublier.
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