Rimsky-Korsakov : La Fiancée du tsar - La légende de la ville invisible de Kitège - Katchei l'immortel.
La Fiancée du Tsar : Shaguch, Hvorostovsky, Akimov, Borodina (2 cd Philips 462 618-2)
Kitège : Gorchikova, Galuzin, Putilin, Ohotnikov, Marusin, Minjilkiev, Ognovienko (3 cd Philips 462 225-2)
Katchei : Pluzhnikov, Qshaguch, Gegalov, Diadkova, Morozov (1 cd Philips 446 704-2)
Choeur et orchestre du Kirov Théâtre Marie de Saint Petersbourg
Valery Gergiev, direction
Valery Gergiev continue son exploration discographique du répertoire d'opéra russe et de celui de Rimsky-Korsakov en particulier. La personnalité rayonnante du chef pertersbourgeois n'est plus à découvrir. On sait qu'il a donné un sang nouveau au Kirov redevenu Maryinsky et qu'il s'est même implanté au Metropolitan Opera de New York comme rival direct de James Levine. Parfaitement chez lui dans ce répertoire, il apporte une lecture exemplaire d'ouvrages que le public français connaît mal et qui ne sont guère implantés non plus dans la majorité des théâtres lyriques étrangers. Il y a une vie, un enthousiasme, des couleurs fascinantes dans sa vision de ces opéras, qui ne peuvent laisser indifférent. Ouvrage complexe, touffu, mêlant christianisme, panthéisme et merveilleux, Kitège est difficile à chanter et à représenter mais contient quelques pages majeures de la musique russe. Plus traditionnel dans sa forme et dans son propos, La fiancée du tsar, histoire d'amour et de mort, de philtres et de jalousies, met en scène et en musique de grands personnages de théâtre, animés de passions extrêmes. La générosité de la musique de Rimsky-Korsakov peut s'épanouir ici pleinement en grands airs à l'italienne et en choeurs omniprésents. Quant à Katchei, c'est un conte féérique traditionnel, superbe dans sa concision, débordant d'imagination, nous entraînant dans ces mondes totalement irrationnels peuplés de créatures étranges comme l'art russe les aime tant. Face aux enregistrements déjà existants et réalisés auparavant par les équipes du Bolchoï, ces trois opéras ont l'intérêt de nous présenter l'élite de la nouvelle génération de chanteurs russes, illustrant bien l'évolution d'une école qui s'est considérablement occidentalisée depuis quelques années et qui a fourni quelques grandes vedettes internationales comme Borodina, Gorchakova ou Hvorostovsky, tous particulièrement à leur aise ici. Peut-être que l'éclat de ces publications et la célébrité de plusieurs de leurs protagonistes incitera nos directeurs d'opéra à tenter l'aventure et à se lancer de temps à autre dans ce répertoire aux séduisantes richesses.
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