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SELECTION CD 26 avril 2024

Et la lumière fut…

© Felix Broede


Les majors du disque rendent hommage à Claudio Abbado, disparu le 20 janvier à l’âge de quatre-vingts ans. Après Sony, Deutsche Grammophon lance une série de coffrets symphoniques consacrés à l’art lumineux du chef italien. Exploration des coffrets Mozart, Brahms, Mahler et Bruckner, avec en prime le tout dernier concert du maestro à Lucerne en 2013.


Le 20/08/2014
Yannick MILLON
 

  • Abbado Mozart
  • Abbado Brahms
  • Abbado Mahler
  • Abbado Bruckner
  • Bruckner in excelsis Deo
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     Abbado Brahms

    Abbado Brahms





    Johannes Brahms (1833-1897)
    Symphonies n° 1-4
    Ouverture pour une fête académique, Ouverture tragique, Variations sur un thème de Haydn, Gesang des Parzens, Rhapsodie pour alto (Marjana Lipovšek, contralto), Schicksalslied, Nänie, Sérénades n° 1 et 2
    Rundfunkchor Berlin (Parzens ; Nänie)
    Ernst Senff Chor (Rhapsodie ; Schicksal)
    Mahler Chamber Orchestra (Sérénade 1)
    Berliner Philharmoniker
    direction : Claudio Abbado
    Enregistrements : Philharmonie, Berlin, 1987-1991 ; 1967 (Sérénade 2), 2006 (Sérénade 1)
    5 CD Deutsche Grammophon 479 3192


    Pour qui associe Abbado aux textures orchestrales diaphanes, ce coffret regroupant des gravures datant de l’époque de la nomination du chef italien à la Philharmonie de Berlin risque de provoquer un choc face à ces symphonies de Brahms encore largement dans la mouvance Karajan, d’assise et de lenteur, d’ampleur sonore et de legato.

    La Première offre le plus bel exemple, introduction en tapis de cordes débordant, soubassements typiquement allemands, grand chant d’orchestre sostenuto, et mouvement lent en regard infini sur l’horizon. La touche Abbado n’apparaît qu’à travers une souplesse accrue sur les fins de phrases (Quatrième Symphonie).

    L’optique demeure ici sensiblement plus contemplative, cherchant déjà un éclairage plus varié et moins de puissance systématique (Finale de la Troisième), au profit de tempi souvent plus lents et d’une articulation moins en tension (mouvement initial de la Deuxième, dépassant les vingt minutes, reprise compris bien entendu), dans des textures à la rondeur typique de l’époque. Il faut dire aussi que les ingénieurs de la DGG s’étaient alors surpassés, offrant une prise de son splendide, avec un surplus d’aération par rapport aux dernières gravures de Karajan quasi contemporaines.

    Cette réédition reprend exactement le contenu du coffret de 1992, avec les mêmes compléments de choix, dont des pièces chorales dans de très belles versions modernes (Rhapsodie pour alto avec la divine Marjana Lipovšek, Chant des Parques, Chant du destin, Nänie, dans des versions plutôt étirées et peu dramatiques, à la très belle plastique) ainsi que les incontournables Variations sur un thème de Haydn, Ouverture pour une fête académique et Ouverture tragique, augmentées pour l’occasion de belles versions des deux sérénades, enregistrement 1967 pour la seconde, captation live de 2006 avec le Mahler Chamber Orchestra pour la première.

    Avec désormais une vingtaine d’années de recul, ce Brahms n’a rien perdu de sa splendeur sonore, mais reste à notre sens un cran en dessous des versions concurrentes plus assumées de l’époque : Karajan déjà cité pour l’hédonisme, mais surtout Giulini-Vienne pour le caractère extatique, supérieur de franches coudées.

    N’oublions pas qu’Abbado, au tournant des années 1990, en était alors à ses débuts de dégraissage du son Karajan, dans une carrière où il a toujours mené ses réformes en douceur, sans révoltes, colères ni crispations, dans un parfait dialogue démocratique. En l’état, ces Brahms raviront plus certainement les tenants de la tradition que les thuriféraires du maestro dernière manière, infiniment plus allégé et transparent.



     
    Yannick MILLON


     

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