Beethoven - Symphonie n° 9 - Bruno Walter
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie n° 9 en ré mineur op. 125
Hilde GĂĽden, soprano
Elisabeth Höngen, alto
Erich Majkut, ténor
Gottlob Frick, basse
Wiener Staatsopernchor
Wiener Philharmoniker
direction : Bruno Walter
Enregistrement live : Opéra de Vienne, 13/11/1955
CD Orfeo d’Or Wiener Staatsoper Live C669051B
Contraste absolu avec une Neuvième Symphonie de Beethoven d’une lumière irradiante, imaginant enfin un avenir possible pour la Vienne musicale, sous la férule d’un Bruno Walter n’ayant encore rien du maestro tranquille des derniers enregistrements Columbia du tournant des années 1960, envisageant ici une manière de faire avancer le tempo, d’empoigner la masse et les tutti, de phraser les longues périodes en antithèse de Wilhelm Furtwängler, disparu à peine un an plus tôt.
Les attaques, l’électricité globale de l’exécution, rappelleraient plutôt un Toscanini, sans les raideurs de celui-ci et dans une approche nettement plus positive, laissant davantage chanter les thèmes féminins mais avec la même fermeté du tempo et un tranchant vertical similaire. Un Beethoven allégé, plus leste, moins métaphysique, où les Wiener sont la vie même, malgré un chef d’attaque des premiers violons parfois peu discret.
Excellent quatuor vocal là encore, où brillent au firmament le timbre individualisé d’Elisabeth Höngen et le rai de lumière acidulée de la géniale Hilde Güden, même si Frick se prend un peu les pieds dans sa première vocalise, et que le ténor d’Erich Majkut apparaît un peu mince pour sa partie musclée.
Une Neuvième qui propulse les épisodes choraux avec une modernité inouïe pour l’époque, et termine sur l’explosion de joie la plus éclaboussante qu’on ait entendue depuis longtemps. Des faces historiques à chérir, reflets d’une période où s’ouvrait grand un boulevard pour les pratiques artistiques et musicales, revenues directement de l’enfer.
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