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SELECTION CD 20 avril 2024

Alessandrini porté en triomphe



Il Trionfo del Tempo e del Disinganno de Hændel à la cote chez les baroqueux : après Il Giardino Armonico au TCE et en attendant Emmanuelle Haïm et son Concert d'Astrée cet été à Beaune, Rinaldo Alessandrini et son Concerto Italiano viennent à point nommé rappeler au disque leur étonnante lecture de l'an passé.


Le 02/04/2001
Yutha TEP
 

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     Il Trionfo del Tempo e del Disinganno

    Oratorio de Hændel
    G. F. Haendel : Il Trionfo del Tempo e del Disinganno
    Oratorio en deux parties, sur un livret du Cardinal Pamphili
    Avec Deborah York (la Bellezza), Gemma Bertagnolli (il Piacere), Sara Mingardo (il Disinganno) & Nicholas Sears (il Tempo).
    Orchestre du Concerto Italiano
    Rinaldo Alessandrini, direction musicale


    On recherchera en vain une quelconque dramaturgie dans les fleurs rhétoriques d'un livret que l'on doit au Cardinal Pamphili : il s'agit d'un conflit entre des allégories aussi abstraites que la Beauté, le Plaisir, le Temps et la Désillusion. Cela n'empêche pas Hændel de donner libre cours à une virtuosité libre de toute contrainte, soutenue par une écriture instrumentale tout aussi redoutable pour les interprètes.

    Rinaldo Alessandrini relève le défi avec un orchestre qui a atteint une sorte de maturité : solide maîtrise technique, solistes très sûrs, le Concerto s'affirme davantage à chaque production, avec un son maintenant identifiable et marqué par une rondeur rare. Alessandrini peut dès lors s'appuyer sur cette belle matière pour sculpter autour de ses chanteurs un discours orchestral d'une extrême variété, tour à tour sensuel, rêveur et percutant, dont aucun détail ne semble laissé au hasard.

    Pour autant, le cantabile sans lequel la musique de Haendel perd une grande part de sa magie n'est jamais sacrifié. Alessandrini n'oublie pas que Haendel est l'archétype d'un certain belcanto né au XVIIe siècle en Italie. Peut-être aurait-on simplement et ponctuellement souhaité une plus grande liberté de ton, mais telle quelle, cette vision est assurément celle d'un vrai chef.

    La même maîtrise se retrouve vocalement (Alessandrini n'hésitant pas à écrire lui-même les ornements des da capo), grâce à un quatuor très homogène de chanteurs collaborant régulièrement avec Alessandrini. Deborah York campe une Bellezza jeune, avec cette légère nonchalance des beautés qui se savent telles ; un timbre lumineux et une vélocité époustouflante compensent largement une souplesse perfectible.

    À l'opposé, moins sûre techniquement mais aussi plus souple, Gemma Bertagnolli prise les plaisirs excessifs, s'appuyant sur un art du récitatif accompli pour un Piacere sournois. Elle doit se confronter à Sara Mingardo, grande musicienne, dont le contralto prenant convient idéalement à un Disinganno hiératique à souhait, et contre lequel tout argument ne peut que se briser.

    Le timbre peu sensuel de Nicolas Sears, son compère, sied comme un gant aux imprécations du Temps, mais un peu plus d'assurance dans les vocalises aurait achevé sa composition. Mais plus que des solistes dignes de tout éloge, c'est d'abord la lecture de Rinaldo Alessandrini que l'on entend ici, et elle mérite son triomphe.

     
     

     

  • Il Trionfo del Tempo e del Disinganno
     


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