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SELECTION CD |
26 avril 2024 |
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Didon et Enée d'Henry Purcell Didon et Enée d'Henry Purcell
Didon : Lyne Dawson, soprano
Belinda : Rosemary Joshua, soprano
Enée : Gerald Finlay, ténor
Seconde femme : Maria Cristina Kiehr, soprano
La Sorcière : Susan Bickley, soprano
Première sorcière : Dominique Visse, contre-ténor
Seconde sorcière : Stephane Wallace, contre-ténor
L'Esprit : Robin Blaze, contreténor
Le premier marin : John Bowen, ténor
Clare College Chapel Choir, direction Timothy Brown
Orchestra of the Age of Enlightment, direction René Jacobs
Harmonia Mundi 901683
Portrait de l'éternelle mélancolie, tableau de l'amour manqué dont seule la mort permettra d'éviter le ressassement, Didon et Enée traverse les siècles ; il parle la même langue qu'aux royales convives rassemblées autour du roi Charles II en 1684.
Didon et Enée, sujet d'opéra s'il en est : c'est l'histoire d'un amour véritable contrarié par l'Histoire. Romantique avant l'heure : les sentiments de la reine Didon ne se cachent jamais derrière les mots. Sa sincérité la rend actuelle, et le naturel que lui donne Lynne Dawson la rend encore plus proche, comme une amie qu'on aurait chacun envie de consoler.
Qui croit aujourd'hui aux sorcières ? Celles-ci rient, conspuent et font des ululements dans un registre à la limite du loufoque qui rend cette convention acceptable, d'autant plus que leurs interventions rythment les scènes tristes.
Bélinda chantée par Rosemary Joshua possède une voix parfaite pour incarner la raison, le sage conseil. Ses graves légers, ses aigus fruités lui donnent une assurance qui contraste parfaitement avec les accents poignants de sa reine. Enée est incarné par le baryton Gerald Finley dont la voix est juvénile, le timbre léger.
L'opéra de Purcell n'avait pas encore connu une telle jouvence. La fluidité de l'oeuvre n'est jamais trahie ni par l'instrumentation, ni par son tempo d'ensemble, ni par l'outrance vocale de ses interprètes. Le choeur sait donner du caractère aux passages de genre, son homogénéité et son accent anglais sont parfaits.
Pour ce qui est de la restitution de la partition, René Jacobs s'en explique sur le livret de l'enregistrement. Il a suivi les conseils de Benjamin Britten et pour une scène manquante a adapté un passage de The Fairy Queen. À ne pas rater, surtout pas une mort de Didon à pierre fendre.
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Didon à pierre fendre | |
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