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SELECTION CD 26 avril 2024

Aussi incroyable que le titre



Le Quatuor pour la fin du temps est une oeuvre aussi extraordinaire que son titre. L'équipe de jeunes instrumentistes (Gil Shaham, Paul Meyer et Jiang Wang) réunie autour de Myung-Whun Chung possède tout le talent nécessaire pour ne pas faire mentir cette impression


Le 27/04/2001
Gérard MANNONI
 

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     Aussi incroyable que le titre

    Quatuor pour la fin du temps d'Olivier Messiaen
    Gil Shaham (violon)- Paul Meyer (clarinette)- Jiang Wang (violoncelle)- Myung-Whun Chung (piano)
    1 CD Deutsche Grammophon 469 052-2


    Le Quatuor pour la fin du temps fut composé en 1941, alors que Messiaen était prisonnier de guerre, le compositeur ayant trouvé le moyen de réunir un quatuor de fortune pour créer son oeuvre dans le théâtre-église du dit "stalag". La partition réunit ce qui sera toujours l'axe double de l'inspiration de Messiaen : la Foi et les Oiseaux.

    Les différents mouvements portent des noms incroyables : Liturgie de cristal- Vocalise pour l'Ange qui annonce la fin du temps- Abîme des oiseaux, ou encore Danse de la fureur pour les sept trompettes ou Fouillis d'arc-en-ciel pour l'Ange qui annonce la fin du temps. À tous égards il s'agit de l'un des chef-d'oeuvre du XXe siècle et Myung-Whun Chung a eu raison de réunir autour de lui, comme il aime le faire, certains des instrumentistes les plus riches en talent de la nouvelle génération.

    Le violoniste Gil Shaham est la musique même, tant par la qualité du son de son violon que par son exceptionnelle sensibilité. Paul Meyer ferait pleurer des pierres avec sa clarinette et le violoncelliste chinois Jian Wang s'est déja fait à trente-deux ans la plus solide réputation en occident aux côtés des plus grands interprètes actuels.

    Avec Chung, ils forment un ensemble qui aborde l'oeuvre dans un esprit nouveau, respectueux de la tradition mais conduit par des sensibilités qui n'ont justement pas été forgées dans les épreuves connues par les créateurs de l'oeuvre et les musiciens de leur époque. Le désespoir de la défaite, l'inhumanité de l'emprisonnement, la précarité de la création, ils ne les connaissent que par personnes interposées. Ils n'ont donc d'autre guide que la seule musique et leurs réactions d'hommes qui franchissent un nouveau millénaire.

    Mais ce sont tous des musiciens du plus haut niveau et leur interprétation ouvre des horizons passionnants sur la manière dont Messiaen pourra passer à la postérité, tout comme les instrumentistes de la fin du XIXe siècle nous ont légué l'héritage romantique.




     

     

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