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SELECTION CD 28 mars 2024

Verdi l'indécent



Dans les dernières années de sa vie, Verdi l'agnostique va revenir à la veine sacrée qu'il avait plus que chatouillée presque trente ans plus tôt. Avec Myung-Whun Chung, il a trouvé un apôtre à la hauteur d'un propos qui fut pourtant jugé indécent dans l'Italie de la fin du XIXe siècle.



Le 10/05/2001
Françoise MALETTRA
 

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     Verdi l'indécent

    Pezzi Sacri de Giuseppe Verdi
    Pièces sacrées
    Stabat Mater pour choeur à quatre voix et orchestre (1896/1897)
    Laudi alla Vergine Maria pour quatre voix de femmes solistes(1896 /1897)
    TeDeum pour double choeur à quatre voix et orchestre (1896/l897)
    Ave Maria pour quatre voix solistes (1889)
    Ave Maria pour soprano et cordes (1880)
    Ave Maria(extrait de l'acte IV d'Otello) (1887)
    Libera me, Domine (extrait de la " Missa per Rossini)(1869)

    Choeur et Orchestre de l'Academia Nazionale Santa Cecilia
    Direction : Myung-Whum Chung
    Carmela Remigio, soprano
    DGG 469 075-2


    Verdi avait abordée une première fois la musique sacrée en 1869 avec le Libera me, Domine de la Messe pour Rossini (12 compositeurs avaient été appelés, à sa demande, à célébrer avec lui le souvenir du grand homme), qu'il intégrera quatre ans plus tard dans son Requiem, composé à la gloire du poète Alessandro Manzoni. Mais les pièces réunies ci ne doivent rien aux circonstances, et beaucoup au désir avoué de Verdi de reprendre à son compte l'héritage des premiers polyphonistes italiens, et avant tout de Palestrina (" Nous, fils de Palestrina, avons eu jadis une grande école
    et bien à nous ! ").

    Ce retour à l'ancien s'inscrit dans une scénographie céleste : on baigne dans l'ineffable et l'on écoute les anges chanter la louange. Avec des moments de grâces dans le Stabat Mater et les Laudi alla Vergine empruntés au chant ultime du Paradis de Dante, où la déploration est scandée avec la simplicité d'un récitatif d'une incroyable douceur, ou encore dans l'Ave Maria pour soprano et cordes, aérien, tout en mélismes sur le souffle.

    Mais la pièce maîtresse est indiscutablement le Te Deum pour double choeur et orchestre, théâtral, puissant, d'une telle violence qu'on chercherait en vain l'ombre d'un espoir ou d'une consolation dans les derniers mots : " Ne me laisse pas pour toujours, Seigneur, dans ce tourment ".

    Maestro Chung est totalement pénétré par son sujet : s'il fait sonner avec vaillance les trompettes du Te Deum, il s'applique le plus souvent à alléger l'orchestre pour les laisser les choeurs et la voix parfaitement angélique de Carmela Remigio s'élever et se déployer sous les voûtes augustes de l'Académie de Santa Cecilia. Belle réplique au clergé qui au siècle de Verdi s'opposait à l'exécution de telles pièces dans le cadre des rites religieux, dénonçant leurs tendances lascives, belliqueuses, un en un mot indécentes et dépourvues de tout contrepoint et de goût philosophique ! ".



     

     

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