altamusica
 
       aide















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




SELECTION CD 27 avril 2024

Le chant toutes ailes déployées



Le baryton Thomas Quasthoff possède un timbre somptueux et ductile qui dit la belle maturité, tout en donnant le sentiment si rare de maîtriser ses réserves, sans jamais les épuiser. Son dernier disque se partage entre Schubert et Brahms et sait faire rimer tristesse et beauté.



Le 22/05/2001
Françoise MALETTRA
 

  • Le chant toutes ailes déployées
      [ Toutes les parutions ]


  • Les 3 derniers dossiers
  • Les "indispensables" Bach de nos critiques

  • Telefunken Legacy : le nec plus ultra des collections historiques

  • Les dernières parutions pour l'année Bach

    [ Tous les dossiers CD ]


     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)


  •  

     Le chant toutes ailes déployées

    Schwanengesang par Thomas Quasthoff
    Schubert : Schwanengesang
    Brahms: Vier Ernste Gesänge
    Thomas Quasthoff (Baryton)
    Justus Zeyen, piano
    1 CD DGG.47l O3O-2 (DDD)


    Il y a dans l'interprétation de Thomas Quasthoff quelque chose de si physique, une telle impatience à entrer dans le texte musical ! Et c'est très sensible dans ces deux cycles qui touchent aux territoires limites de l'adieu, de la vie qui s'en va, et de l'attente de la fin. Schubert compose les 14 Lieder de Schwanengesang en 1828, l'année de sa mort, et se contente de les dédier à ses amis.

    C'est à l'éditeur Haslinger que l'on doit de les avoir réunis l'année suivante sous le titre de Chant du Cygne. Tout ici est empreint de cette simplicité et de cette profondeur qui sont le signe de l'accomplissement chez les grands créateurs. Et le baryton allemand le fait parfaitement ressentir, lorsqu'il s'engage dans l'atmosphère joyeuse et tendre des poèmes de Ludwig Rellstab, ou dans la tonalité ténébreuse et désespérante de ceux de Heinrich Heine.

    De chaque Lied, il fait une courte scène d'opéra, close sur elle-même, mais où il joue de tous les registres émotionnels. L'expression est à l'état pur, intense et sans pathos, comme le serait celle d'un être très jeune, saisi par le bonheur ou la souffrance.

    Une souffrance qui est d'une tout autre nature dans les Quatre Chants sérieux de Brahms, d'après l'Ecclesiaste , un des chef-d'oeuvre des dernières années, écrits sous le coup d'une douleur insondable et sans remède, à l'annonce de la mort prochaine de Clara Schumann, la femme aimée, idéalisée et inaccessible.

    Dans la voix de Thomas Quasthoff passent les accents, mais seulement les accents, de l'affliction, de la frustration, de la résignation, et de la sérénité entrevue dans le troisième chant (" Ô mort, que tu es douce
    "
    ), sans doute un des sommets de l'art vocal de Brahms. Il évite surtout les pièges de l'excès de déploration et de déclamation. Il reste sur une ligne de chant d'une tenue et d'une homogénéité impressionnantes qui fait profondément rimer tristesse et beauté.

    Thomas Quastoff a choisi de se consacrer au lied et à l'oratorio, sa voix, elle, semble le regretter (et moi donc !).

     

     

  • Le chant toutes ailes déployées
     


  •   A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com