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SELECTION CD 24 avril 2024

Roberto Alagna entre deux voix



Alors que son amour du chant français ne tarit pas, la voix de Roberto Alagna ne cesse de se transformer. Pour son dernier disque récital, le ténor à la voix dorée ne résiste pas à quelques effets faciles et son timbre ne semble plus tout à fait aussi lumineux. Un petit manque d'inspiration ?


Le 12/06/2001
Jacques DUFFOURG
 

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     Roberto Alagna entre deux voix

    Airs d'opéras français par Roberto Alagna
    Œuvres de Bazin, Massenet, Cherubini, Gounod, Grétry, Halévy, Thomas, Meyerbeer, Berlioz, Gluck, Bizet, Lalo, Méhul, Saint-Saëns, Bruneau.
    London Voices; Orchestra of the Royal Opera House, Covent Garden
    Direction: Bertrand de Billy.
    1 CD EMI CDC 8 26381 2


    En 1995, au TCE, Alagna faisait déjà chavirer son public avec l'un des plus beaux airs du répertoire français, Champs paternels. Quatre ans plus tard, à Pleyel, il récidivait par un sensationnel Amant Jaloux.Ses choix étaient ceux d'un chanteur hors pair professant, pour sa gloire, le goût de l'opéra français classique (et rare), et celui de la diction, devenue quasi légendaire. Miracles qui perdurent dans son dernier disque. La voix ayant évolué vers le spinto, Méhul et Grétry se sont corsés: leur splendeur n'est nullement altérée.

    Deux autres joyaux retiennent l'attention : la sérénade du Roi d'Ys, fine, suave, noble - anthologique ; ainsi que l'Attaque du Moulin de Bruneau, franche, prégnante, conclusion de race. Dans cette page pourtant, apparaît un défaut : la recherche de l'effet, avec son corollaire, un penchant pour le "sanglot" facile. Ce n'est pas une nouveauté. Le premier Don José de Roberto, à Peralada en 1999, m'avait fait vivre, à cet égard, une rude soirée.

    Hélas, ce travers se reproduit dans maints passages. Peu aidé par un chef uniforme et mou, il passe à côté du sublime dans Le Cid - trémulations sur "prospère", "désespère"
    Son Eléazar en pâtit aussi, bien inférieur à ses précédentes réussites (concerts audio et vidéo). Sans frissons particuliers, ses Vincent, Faust, Samson même, souffrent ici ou là de ces grossissements peu subtils. Pylade ennuie. Plus fâcheux : pourquoi Wilhelm Meister termine-t-il sa complainte par un "soleil" tout en graillon hargneux?

    Enfin, Nadir, toujours privé de son épilogue au hautbois, est parsemé d'effets de fausset maniéristes dévoyant sa véritable délicatesse érotique. Mitigé constat pour l'une des plus belles voix du monde : à la croisée des chemins, après un Trovatore florentin, bien avant une Carmen parisienne, et à moyens accrus, la stabilité et la pureté du style semblent s'étioler. Celui qu'on comparait à Thill se rapproche aujourd'hui sporadiquement de Franco Corelli. À mon sens, ce n'est pas qu'un compliment.

     

     

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