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SELECTION CD 26 avril 2024

Le violoncelle à sept cordes



Des trois sonates pour viole et clavecin que Bach a laissées, le disque a produit toute sorte de configurations : violoncelle et piano, violoncelle et orgue positif, viole et pianoforte sans compter les deux flûtes et continuo de Bach lui-même. Le dernier enregistrement de Juan Manuel Quintana invite cependant un nouveau larron : le violoncelle à sept cordes.


Le 14/06/2001
Eric SEBBAG
 

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     Le violoncelle à 7 cordes

    Sonates pour viole de gambe et clavecin de Johann Sebastian Bach
    Juan Manuel Quintana, viole de gambe
    Céline Frisch, clavecin
    Harmonia Mundi HMC 901712


    La viole de gambe à connu jusqu'à 8 cordes comme en atteste un instrument du luthier Benoit Fleury conservé au Musée de la Musique de Paris, pourquoi alors le violoncelle devrait-il s'en contenter de 4 ? D'ailleurs il n'était pas rare que l'on transforme des violoncelles en viole et inversement, comme le pratiquait le luthier parisien Salomon au XVIIIe siècle.

    Est-ce pour ces raisons que Juan Manuel Quintana a choisi de troquer sa viole contre un instrument hybride qui garde l'apparence visuelle de cette dernière, mais sonne audiblement comme un violoncelle à sept cordes ? Manifestement, la tension de son instrument a été poussée à l'extrême, et le filage des boyaux par du métal privilégié.

    Résultat sa viole a perdu sa sonorité aux harmoniques subtiles et voilées au profit d'une rugosité et d'un tempérament affirmatif inhabituel. Mais le son ne resterait qu'une affaire de goût (1) si ce caractère trop volontaire ne déteignait sur l'équilibre de l'interprétation. Au lieu d'une polyphonie à trois voix répartie entre clavecin et viole, le violoncelle à sept cordes prend le pouvoir, et le garde jalousement.

    Si la ligne de ce dernier n'est pas en soi critiquable, il y a du relief, des pleins et déliés, des phrases aux contours nets, elle oblige perpétuellement le clavecin à suivre et refuse toute esquisse et dialogue ou de conciliation. Derrière, la délicatesse et le sens de la répartie de Céline Frisch sont laminés ; il est vrai que le clavecin Philippe Humeau a la sonorité ferraillante et brouillonne ne l'aide guère.

    Là dessus, Juan Manuel Quintana se permet des licences avec le texte en ignorant des liaisons, trillant sur des notes hors tonalité (trille sur un do bécarre en ré majeur), en modifiant des notes (fin du deuxième mouvement de la sonate en sol mineur, si bémol au lieu d'un sol).

    Enfin, le disque est affligé d'une erreur de montage manifeste plage 16 (entre 0:47 et 0:50 s), pour la transcription d'une sonate pour violon et clavecin qui complète le programme.

    Au final, en plus de figurer un instrument insolite, ce disque invente un nouveau genre : la viole concertante sans orchestre ; dommage pour la talentueuse Céline Frisch.





    (1) Des violes plus sonores que la moyenne qui ne trahissent pas le caractère de l'instrument existent, il suffit d'écouter les instruments du luthier Pierre Jaquier.

     

     

  • Le violoncelle à 7 cordes
     


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