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SELECTION CD 27 avril 2024

Karita Mattila reine de Pique et de coeur



Paris n'a pas oublié la prestation royale de Karita Mattila dans la Dame de Pique, mais la belle finlandaise a d'autres atouts dans son jeu comme vient à point le rappeler ce disque récital qui réunit quelques-unes des plus belles héroïnes que la soprano sait camper comme personne.


Le 26/06/2001
Jacques DUFFOURG
 

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     Karita Mattila reine de Pique et de coeur

    Récital Karita Mattila
    Tchaïkovsky : la Dame de Pique – Puccini : Manon Lescaut – Wagner : Lohengrin, la Walkyrie – Verdi : Simon Boccanegra – Janacek : Jenufa – Strauss : Elektra – Lehàr : la Veuve joyeuse.

    London Philharmonic Orchestra, direction : Yutaka Sado.
    Erato 6 85738 57852 8


    Près de vingt années après ses débuts, Karita Mattila s'impose, à l'âge de tous les possibles, comme l'une des plus versatiles et puissantes sopranos actuelles ; quand d'autres de sa génération, aussi douées mais peu sages, ont trop voulu jouer les Icare et se sont brûlées les plumes.

    Mattila qui revendique son inclination pour un opéra soudé au théâtre n'a pu qu'aiguiser ses capacités et sa persévérance à la meilleure des écoles, celle de Mozart dans laquelle elle a pris le temps de s'investir et de s'imprégner.

    Heureux Parisiens qui, à la fin des années quatre-vingt-dix, ont pu profiter de l'envol de son grand soprano lyrique dans maintes productions. Quatre des héroïnes abordées ont été chantées – et jouées – dans notre Opéra National : Lisa, Elsa, Sieglinde (gala Domingo au Palais Garnier) et Hanna, exquise conclusion de ce CD.

    On attend au disque ce qui a enthousiasmé sur scène avec crainte. L'écoute la dissipe aussitôt. Sieglinde a mûri, dans la vigueur de son emportement comme dans la sincérité de son étreinte. Elsa, qui dit tout de son rêve extatique par le seul jeu du timbre (un des plus beaux qui soient) et de la gradation imperceptible, susurre à l'acte II la plus ténue, la plus aérienne, la plus entêtante des visions – Agathe et Rezia mêlées.

    Sa Lisa, qui par deux fois a mis Bastille à genoux, a conservé souffle, tenue de ligne et anxiété prémonitoire. Par ces deux rôles, Mattila ne peut mieux introduire Jenufa – prévue aussi pour Paris – ; encore la folie, magnifiée par une poignante prière.

    Une Chrysotémis à l'opposé, bien sûr, toute rationnelle mais non insipide, souveraine dans son monologue si tendu, vient rappeler qu'en art la beauté n'est pas toujours suicidaire. On découvre avec joie la Manon Lescaut, où les trine morbide sont litote, exhalaison plus que soupir.

    Devenue moins rare au récital, l'Amelia du Simon de Verdi est sans doute plus convenue. Comme l'est la direction de Yutaka Sado, mais non point mauvaise : un honnête écrin, plutôt qu'une couronne. De toute façon, Karita Mattila n'en a plus besoin.

     

     

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