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| SELECTION CD |
24 avril 2024 |
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| Weber et la lutte des classes |
Der FreischĂĽtz de Carl Maria Von Weber
Choeur et orchestre de l'Opéra de Hambourg
Direction : Ingo Metzmacher
Mise en scène : Peter Konvitschny
Avec Wolfgang rauch (Ottokar), Jorma Silvasti (Max), Charlotte Margiono (Agathe), Albert Dohmen (Caspar), Jörg-Michael Koerbl (Samiel).
Production Z.D.F
1 DVD Arthaus musik
La production issue de l'opéra de Hambourg présentée ici vaut surtout par son parti pris quasi idéologique. L'affrontement paysans-chasseurs au coeur de l'intrigue devient ici une véritable anticipation de la lutte des classes.
Samiel (comprenez Satan) se transforme en homme d'affaires, l'amour réputé sincère de Max pour Agathe passablement mâtiné de fortune familiale et l'ermite souverain prend notoirement certaines allures de diplomate chargé de trouver un compromis, une sorte de Kissinger égaré au temps de la guerre de trente ans.
Néanmoins, l'ensemble passe la rampe, on réalise évidemment combien le fait de capter une production pour une diffusion video permet de refaire la mise en scène. Le réalisateur peut se permettre le recours au plan serré, véritable base du cinéma, liberté techniquement interdite au metteur en scène de théâtre lyrique qui ne peut guider à son gré l'œil du spectateur avec la même efficacité.
La prise en compte du symbolisme de la scène de la gorge des loups (qui parlera peut-être plus à ceux, qui, de culture rurale, connaissent certaines forêts lugubres et magnifiques où rôdent les ombres des morts quand vient la nuit) évite de basculer dans le spectaculaire.
Et si l'aspect théâtral est ainsi des plus originaux, la direction musicale, ses options en matière de tempo sont, en revanche, d'une facture classique bien affirmée. Ingo Metzmacher s'inscrit dans une tradition de mise en valeur des beautés de la partition qui n'est pas sans rappeler Jochum, Kubelik ou la merveilleuse version pirate de Böhm.
De la belle ouvrage, du travail soigné comme on en trouve sur les scènes allemandes de l'importance de Hambourg. Et devinez quoi ? On a envie de revenir à ce DVD, pensant n'avoir pas saisi d'emblée toutes les nuances. Étonnant, non ?
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Weber et la lutte des classes
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