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SELECTION CD 20 avril 2024

Decca et Juan Diego en justes noces



Riccardo Chailly poursuit son récent cycle des Cantates de Rossini avec une alacrité communicative. À l'affiche, la diva Cecilia Bartoli attire tous les regards, mais à l'oreille, c'est le jeune ténor Juan Diego Flórez qui rafle la mise. Decca-Universal ne s'y est d‘ailleurs pas trompé en lui dorant le compte en banque.


Le 28/06/2001
Jacques DUFFOURG
 

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     Decca et Juan Diego en juste noces

    Cantates de Gioachino Rossini
    Volume II : Le nozze di Teti e Peleo (les noces de Thétys et Pelée) ; Il pianto d'Armonia sulla morte d'Orfeo * (la déploration de l'Harmonie sur la mort d'Orphée).
    Juan Diego FlĂłrez - Paul Austin Kelly * - Elisabetta Scano - Cecilia Bartoli - Daniella Barcellona - Luigi Petroni. Choeur et Orchestre Philharmoniques de la Scala de Milan, direction : Riccardo Chailly. Decca 0 28946 63282 6


    Si l'intérêt musicologique de ce second volet rossinien est évident, convenons que la pièce de circonstance Le Nozze (1816), peu théâtrale, souvent verbeuse et reprenant un kaléidoscope de musiques déjà connues, apporte peu à la gloire du musicien.

    Habile, l'éditeur met en avant le nom de sa diva, notoriété oblige. Dommage : l'admirée Cecilia Bartoli a déjà enregistré (1992) l'air de bravoure, créé pour le Lindor du Barbiere et le rondo de La Cenerentola. La comparaison déçoit : quand Cérès semait naguère colère et chaos, elle se contente aujourd'hui d'une bourrasque fleurie. Toujours efficace, mais moins décoiffant.

    En revanche, le disque révèle un nouveau prodige : Juan Diego Flórez (1). Ici, son Pelée l'emporte haut la main sur tous les protagonistes. Timbre, aigus, agilité ; morbidezza ou vaillance, éclat comme couleur, souplesse et virilité : tout le voue à Rossini.

    À ses côtés, le fin cristal d'Elisabetta Scano se fêle parfois dans un rôle corsé (Thétys) où s'employa la Colbrán. Et à l'agréable Paul Austin Kelly échoit l'essai de jeunesse de Rossini, Il pianto(1808). Scolaire, mais dense et prometteuse, cette cantate surpasse l'autre. Sa concise spontanéité annonce Tancredi, tandis qu'un cor puis un violoncelle obligés semblent relier le Haydn des Saisons au Guillaume Tell de Reste immobile.

    Au final, la consécration est pour Florez. Pesaro et l'Italie conquises, Paris subjugué (de l'Italiana de Garnier au Falstaff du Châtelet en avril ; et peut-être la Sonnambula en 2003), le Péruvien arbore à vingt-sept ans un palmarès belcantiste impressionnant (voir son site).

    Decca est donc bien inspiré d'avoir juste signé un contrat d'exclusivité avec lui. Après un beau travail collégial sur le jeune Verdi sacré (encore avec Chailly) et le présent CD, un récital d'airs rossiniens doit suivre. Un demi-siècle après la réincarnation d'Armida par Callas, le ténor Davidde, créateur napolitain de maints Rossini, s'est-il trouvé un successeur ?


    (1) L'Ă©couter aussi dans : Vesselina Kasarova, Airs et Duos de Rossini, BMG/RCA, 1999.




     

     

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