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SELECTION CD 26 avril 2024

Une passion qui cloche



Pape assumé du post-modernisme, Arvo Pärt poursuit depuis une quinzaine d'années son exploration des grandes formes. Ici, c'est l'Oratorio auquel il s'attaque, mais loin de la Passion empreinte de drame à la Bach, c'est plutôt à l'austérité piétiste de Schutz que cette Johannes-Passion fait songer.


Le 26/07/2001
Françoise MALETTRA
 

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     Une passion qui cloche

    Johannes-Passion d'Arvo Pärt
    (Passio Domini nostri Jesus Christi secondum Joannem)

    Candomino Choir
    Direction : Tauno Satomaa
    Kari Jussila, orgue
    Jukka Rantamäki, violon
    Marja Talka, hautbois
    Bridget Allaire-Mäki, basson
    Juanne Aalto, violoncelle
    Avec Jorma Hynninen (Jesus), Topi Lehtipuu (Pilatus), Tuuli Lindeberg, Teppo Lampela, Jukka Varii, Hannu Holma (les Evangelistes),

    1 CD Finlandia 8573-87182-2 (Distribution Warner)


    Les grandes formes, Arvo Pärt s'emploie à les déconstruire et à les réduire à une esthétique personnelle, désormais parfaitement identifiable : celle du plus extrême dépouillement et de l'usage modéré des subtilités harmoniques, à laquelle il donne le nom plaisant de style du " tintinnabuli ", se référant au langage austère et statique
    des cloches.

    Sa Passion selon Saint-Jean qui date de 1983 n'y échappe pas : musique lisse et nue, qui abolit le temps en lui imposant un long, très long continuum, où seules, d'imperceptibles modulations, répétées à l'infini, annoncent le récit de Jésus, de Pilate et des Évangélistes

    On glisse dans l'espace glacé d'une déploration archaïque, où la litanie s'étire lentement, très lentement, jusqu'à sa dissolution, ranimée par de rares accents libres de toute tension dramatique Aucun personnage qui ne prenne le pas sur l'autre, à peine une stylisation des timbres.

    Il semble que devant la grandeur de l'entreprise, Arvo Pärt ait voulu annuler sa propre présence de compositeur, pour ne traduire que l'expression du sentiment mystique qui visiblement le conduisait, reprenant à son compte la parole de Jean (Chap.3, verset 8) : "  Le vent souffle où il veut, et tu entends le bruit, mais tu ne sais pas d'où il vient, ni où il va ".

    Les voix sont superbes : elles s'accordent, se désaccordent, se contournent, se frôlent et se dispersent, pour se reformer en nouvelles configurations et s'acheminer vers la polyphonie de l'Amen final. Le Choeur et les instruments progressent à leurs côtés avec une qualité qui n'a rien à envier à la version réalisée en 1988 par le Hilliard Ensemble (ECM.1370).

    Reste qu'avant de sombrer dans cet océan de tranquilité on cherchera en vain une quelconque manifestation de passion.

     

     

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