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SELECTION CD 25 avril 2024

L'errance est humaine



Opéra de transition, enfant chéri de son compositeur qui n'en fut jamais réellement satisfait, Tannhäuser continue d'être un des ouvrages lyriques les plus joués du répertoire germanique. Une production de Munich proposée en DVD mise sur la modernité et sur un René Kollo totalement habité par le rôle.


Le 30/08/2001
Pierre BREINER
 

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     L'errance est humaine

    Tannhäuser de Richard Wagner
    Choeur et orchestre de l'opéra de Munich
    Direction : Zubin Mehta.
    Mise en scène : David Alden

    Avec RenĂ© Kollo (Tannhäuser ), Nadine Secunde (Elisabeth), Bernd Weikl (Wolfram ), Waltraud Meier (Venus).
    DVD Arthaus Musik 100 014


    Zubin Mehta est au pupitre, sa direction souple et cursive privilĂ©gie comme Ă  son habitude le beau son et la mĂ©lodie ; le cĂ´tĂ© italianisant de l'oeuvre y gagne nettement en lisibilitĂ©. Les choeurs et l'orchestre de Munich possèdent une solide pratique de ce rĂ©pertoire qui garanti une exĂ©cution au-dessus de la moyenne.

    Ici, René Kollo reprend un rôle qu'il avait fort bien servi au disque sous la direction de Georg Solti (decca) et son jeu scénique (acquis pour l'essentiel à Bayreuth sous la direction de Chéreau, diront certains
    ) lui permet de distiller un Tannhäuser névrotique dominé par ses pulsions, torturé par son désir de vertu et avant tout profondément seul, n'espérant que la mort sans savoir l'accueillir.

    Son troisième acte est bouleversant, sa narration de la damnation papale criante de vérité, proche de l'identification totale. Et si le chanteur est parfois en difficulté technique, l'incarnation dramatique compense les quelques failles qui sont apparues avec le temps.

    Face à lui, on notera l'Elisabeth touchante de Nadine Secunde, expression vivante de la vertu comme du bouc émissaire volontaire, symbole en chair de l'esprit de sacrifice confinant presque au masochisme. C'est une Elisabeth résignée mais dont la douleur touche, tant son jeu paraît naturel et convaincu.

    La VĂ©nus de Waltraud Meier ne donne Ă©videmment pas dans le mĂŞme registre et d'aucuns se demanderont si ce rĂ´le, scĂ©niquement un peu facile pour elle, ne l'ennuie pas. HabituĂ©e Ă  explorer les mĂ©andres psychanalytiques d'Isolde dont elle sait rendre les moindres nuances, la grande cantatrice allemande n'a aucun mal Ă  camper une " vamp " de grand standing, on se damnerait sans la moindre hĂ©sitation


    Bernd Weikl apporte pour sa part le supplément d'humanité qui fait de Wolfram le seul véritable juste de la tragédie, celui qui pense que le pardon de dieu peut s'obtenir sans le consentement du pape


    La mise en scène de David Alden ne fait que très rarement référence au contexte médiéval de l'oeuvre et insiste en revanche sur le passage permanent d'un monde à l'autre sous la forme de portes omniprésentes. Le passage est ici un état perpétuel de l'homme et la rédemption de Tannhäuser par le sacrifice d'Elisabeth devient purement anecdotique, comme si l'errance et l'absence de certitudes étaient en définitive la vraie nature humaine.

     

     

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