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SELECTION CD 27 avril 2024

Une Messe de belle horlogerie



Sous le titre facétieux de Petite Messe Solennelle, Rossini propose une messe modeste par les moyens qu'elle requiert, mais néanmoins solennelle par sa longueur et son ampleur. Chef expérimenté à la tête de l'un des meilleurs choeurs qui soit, le RIAS-Kammechor, Marcus Creed en propose une lecture solide à la précision parfaite.


Le 27/09/2001
Julien MAIRE
 

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     Une Messe de belle horlogerie

    Petite Messe Solennelle de Gioacchino Rossini
    Rias-Kammerchor
    Direction Marcus Creed

    Avec Krassimira Stoyanova (soprano), Birgit Remmert (alto), Steve Davislim (ténor), Hanno Müller-Brachmann (basse), Philip Mayers (piano Pleyel, 1869),
    Philip Moll (piano Pleyel, 1858), Ryoko Morroka (harmonium Debain, 1869).
    1 cd Harmonia Mundi HMC 901724


    Comparée à la montagne des opéras composés, pour la plupart à toute allure et destinée aux scènes célèbres de France et d'Italie, la production de musique sacrée de Rossini est bien modeste. Mais se serait sans compter avec ces deux joyaux que sont le Stabat Mater et la Petite Messe Solennelle aux côtés d'autres messes, aussi malhabiles que conventionnelles.

    Débordante de fraîcheur, le Stabat Mater ne quitte jamais le ton de l'exaltation. À l'inverse, la Petite Messe recèle une immense puissance dramatique et flirte volontiers avec un mysticisme surprenant sous la plume de Rossini. Néanmoins, le compositeur se garde bien de se couler dans les conventions du genre.

    À l'écoute, ce qui frappe d'emblée est avant tout une écriture rythmique inhabituelle (presque chaloupée ?), et bien sûr cette géométrie instrumentale inhabituelle avec ses deux pianos et cet harmonium à la sonorité tenace et très vibrante, ce qui confère à l'ensemble une sensation étrange de " provisoire ", presque une " répétition ".

    Face à ce profil incongru qui ne renie aucune allégresse, Marcus Creed s'en tient à une lecture prudente : des airs et des ensembles d'un grand charme mélodique, une ligne qui rappelle celle de l'opéra, des dialogues fervents entre le choeur suppliant et des solistes abîmés dans la contemplation jusque dans l'ivresse frémissante du finale du Credo.

    Interprétation irréprochable pour le choeur du RIAS qui ne fait pas mentir sa réputation de précision, sa légendaire cohésion et sa somptueuse projection. De la si belle horlogerie que l'on aurait aimé parfois que les aiguilles s'emballent ou que le tic-tac se fasse un peu plus facétieux et imprévisible.


     

     

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