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SELECTION CD 29 mars 2024

Un seul credo



La Missa di Gloria de Puccini est de ces pages hybrides dont on se demande si l'inspiration est plus théâtrale que religieuse ou l'inverse. Le récent enregistrement d'Antonio Pappano avec Roberto Alagna et Thomas Hampson ne tranche pas, mais laisse une version de référence de ces compositions de jeunesse.


Le 09/11/2001
Gérard MANNONI
 

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     Un seul credo

    Missa di Gloria de Giacomo Puccini
    Preludio sinfonico et Crisentemi
    Londoin Symphony Orchestra
    London Symphony Chorus
    Direction Antonio Pappano
    Avec Roberto Alagna (ténor) et Thomas Hampson (baryton)
    1 CD EMI 5 57159


    L'expression de la foi est généralement très extérieure en Italie, qu'il s'agisse de l'architecture, de la peinture ou du rituel liturgique lui-même. Mais qu'est-ce au juste que la musique sacrée ?

    Le Requiem de Mozart est une page d'une élévation d'esprit qui touche au sublime, mais son auteur avait-il autre chose que la foi du charbonnier, si tant est que ce compositeur réputé franc-maçon l'ait même eue ?

    Comment reprocher alors à un Puccini, encore jeune, de déployer tout son art pour faire sonner choeurs, orchestre et voix dans cette Messe à quatre voix avec orchestre que son éclat a justement fait surnommer Missa di Gloria ?

    Ici, on est non seulement à l'opposé des pages " religieuses " de Mozart, mais aussi de celles de Brahms, Fauré, Dvorak et même de Verdi. Antonio Pappano le sait, qui s'efforce de donner du corps et de l'âme à chaque mesure, y compris à celles qui en ont le moins.

    Les choeurs sont superbes, l'orchestre aussi. Que dire des solistes ? Alagna fait de la voix au maximum, mais pas toujours au mieux de sa forme. On l'a entendu, au disque surtout, plus maître de son émission et de son phrasé. Toutefois, son timbre reste de premier ordre.

    Hampson est-il décidemment à sa place dans la musique italienne ? On peut se poser la question, même s'il est difficile de le prendre en défaut dans le domaine de la technique ou de l'expression. Est-ce son timbre parfois ingrat (en particulier dans le grave), ou sa sensibilité trop anglo-saxonne ? En tout cas, la conviction n'y est pas tout à fait.

    La messe est entourée de deux petits joyaux orchestraux, le Preludio sinfonico, oeuvre de jeunesse sensible, sincère, délicate, et les trop rarement joués Crisentemi, connus aussi sous forme de quatuor. Bref, une musique qui n'a qu'un seul credo : la splendeur.

     

     

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