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SELECTION CD |
25 avril 2024 |
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Hilary Hahn joue Brahms et Stravinsky Concertos pour violon
Academy of Saint-Martin-in-the-Fields
Sir Neville Marriner, direction
1 CD Sony SK 89649
D'emblée, la jeune américaine révèle une sonorité et des moyens techniques à la hauteur de ses quasi contemporains Vengerov et Shaham. Son Vuillaume " del Gesu " n'a manifestement rien à envier aux " Strads " de ses collègues.
Dans le concerto de Brahms, on est séduit autant par l'ampleur du coup d'archet, la profondeur du son et la sûreté des accents que par la lucidité qui préside à l'élaboration d'une approche très passionnée, et pourtant parfaitement contrôlée de l'oeuvre.
Le jeu est stable et solide, un peu à la Ginette Neveux ou, pour une référence plus moderne, à la Viktoria Mullova. Les phrases épousent toujours avec clarté le contour orchestral, aussi bien dans la rivalité que la complémentarité. Dans l'Adagio, on admire aussi la qualité de respiration qui semble mue d'un souffle inépuisable.
Même si le concerto de Stravinsky est de nature toute différente, on y retrouve les mêmes vertus au violon. Bien sûr, l'écriture ne se prête pas au même type de discours, mais elle met sans doute encore plus en valeur la fermeté des attaques - jamais brutales -, la tenue de l'archet à la corde et la précision des doigts.
Plus exposé que chez Brahms, proposé dans une dynamique tout autre, l'instrument soliste rayonne encore davantage. Sir Neville et ses musiciens de The Academy of Saint-Martin-in-the-Fields sont les partenaires attentifs et coopératifs de la soliste qui manifestement mène le jeu.
Face à Chung complaisant lors d'un concert donné l'an passé Salle Pleyel, la soliste avait déjà donné l'impression de piloter elle-même son concerto. À l'image d'une autre Hilary déjà célèbre aux États-Unis, la jeune Hahn serait-elle une femme de pouvoir ?
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Hilary prend le pouvoir | |
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