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SELECTION CD 19 avril 2024

Une nouvelle biographie de J.S. Bach



Encore inconnu en France, sinon pour deux enregistrements Scarlatti qui font déjà référence (chez Stradivarius), Ottavio Dantone est un claveciniste et un chef dont la stature égale déjà les Biondi et Alessandrini. Il vient d'enregistrer une interprétation du Clavier bien tempéré à ranger dans sa bibliothèque entre Montaigne et Joyce.


Le 13/12/2001
Eric SEBBAG
 

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     Une nouvelle biographie de J.S. Bach

    Intégrale du Clavier bien tempéré
    Johann Sebastian Bach
    Das Wohltemperierte Clavier, Livre I & II
    Ottavio Dantone, clavecin Olivier Fadini d'après Blanchet
    2 volumes séparés soit 4 CD
    Arts Music 47654-2 et 47657-2 (Distribution DOM)


    Bagage indispensable pour les uns, bible pour les autres, le Clavier bien tempéré est la première patrie des claviéristes de toutes obédiences, à sautereaux, marteaux ou tangentes. Mais au-delà d'un exercice pour se délier les phalanges et l'esprit dans toutes les tonalités, le Clavier bien tempéré possède un magnétisme narratif particulier.

    Alors que l'Art de la Fugue - une oeuvre pour clavier comme chacun sait – serait le testament métaphysique du Cantor, le Clavier bien tempéré est peut-être cette biographie de Bach que les amateurs ont tellement cherché depuis la chronique apocryphe d'Anna Madgalena Bach par Esther Meynell

    D'un tel génie, on voudrait tellement lire une autre prose qu'un rapport de facture d'orgue ou une commande de vin, connaître de sa plume le pourquoi du comment, pénétrer la plus intime de ses pensées, partager ses joies, sentir ses colères, frissonner de ses émois, et jusqu'à même se jeter avec lui dans l'abîme de ses passages à vide.

    Ce journal intime des passions du grand homme existe. Il tient sur deux cahiers de 24 préludes et fugues mais peu d'interprètes ont su déchiffrer entre les notes une histoire à rebondissements qu'aucune phrase verbale ne saurait exprimer si sincèrement, si scrupuleusement. Au piano, il y a eu Edwin Fischer et surtout Sviatoslav Richter, au clavicorde Ralf Kirkpatrick et au clavecin Gustav Leonhardt.

    Emprutant quelques repères de lecture à ce dernier, Ottavio Dantone vient de rejoindre la fine équipe de Champollions. Son clavier devine l'histoire de Bach avec une diction d'une souplesse inégalée jusqu'ici. Le toucher est limpide, la conduite fidèle mais inventive, les tempi toujours cohérents. Dantone trouve souvent des solutions originales pour relater autrement un Cantor qui n'a jamais autant été dans tous ses états.

    Le fameux premier prélude du premier livre ne célèbre-t-il pas une naissance ? Le do mineur, tourments et angoisses ? La fugue en do dièse mineur (et son thème de la Croix) une peine intense ? Dantone vit chaque épisode comme un acteur-philologue pour qui préoccupations profanes et religieuses ne font qu'une seule histoire humaine.

    Comme le Joyce d'Ulysse, le discours intérieur de Bach se contente rarement d'une seule voix. Dantone sait toujours trouver l'équilibre nécessaire pour préserver leur intelligibilité chorale et verticale.

    Techniquement, on remarque aussi ses trilles qui accélèrent progressivement, et évitent le syndrome " sonnerie de téléphone ", créant l'impression de dynamique mieux que Ton Koopman qui pourtant a théorisé le procédé. Comme ce dernier, Dantone, ajoute aussi quelques " grâces " (ornements) mais sans jamais donner l'impression d'avoir redessiné la Joconde avec des moustaches.

    Seule la prise de son trahit quelques faiblesses. Elle donne une image trop brillante de l'instrument qui ne met pas l'auditeur à l'abri d'une certaine fatigue auditive. Heureusement, il existe une parade simple qui consiste à baisser les aigus sur l'amplificateur. Grâce à cela, on pourra lire et relire cette nouvelle biographie de Bach sans se lasser.



    Visiter aussi le site de l'Accademia Bizantina, l'ensemble d'Ottavio Dantone.

     

     

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