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SELECTION CD 29 mars 2024

Marenzio fait tableau



Poursuivant leur exploration du répertoire italien de la fin du XVIe siècle – il est vrai qu'elle s'est quelque peu ralentie, depuis que le Concerto Italiano se consacre abondamment à un répertoire plus tardif –, Rinaldo Alessandrini et son ensemble nous proposent de goûter à l'univers raffiné de la Rome maniériste avec une anthologie de madrigaux à cinq et six voix de Luca Marenzio.


Le 06/03/2002
Christelle CAZAUX
 

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     Marenzio fait tableau

    Madrigaux à cinq voix de Marenzio par le Concerto Italiano
    Luca Marenzio : Madrigali - Il più dolce signo d'Italia
    Concerto italiano, dir. et clavecin Rinaldi Alessandrini
    1 CD Opus 111/Naïve OP30245


    Cet enregistrement se veut en fait le complément d'un premier volume de pièces à quatre voix, vieux de plusieurs années, et vient couronner une série de concerts donnés par le claveciniste italien et son ensemble à l'occasion du 4e centenaire de la mort du compositeur.
    Marenzio compte parmi les derniers grands maîtres du madrigal, genre que le XVIIe siècle délaissera au profit de l'écriture monodique et d'une nouvelle forme, l'opéra. Les pièces à cinq et six voix présentées dans ce disque sont extraites des 12 livres de madrigaux que Marenzio fit paraître entre 1580 et 1599, date de sa mort. Elles offrent un condensé de l'évolution stylistique du compositeur en vingt ans d'activité créatrice. Par exemple, la grâce et la simplicité des pièces datant des années 1580 se place encore dans la tradition des villanelle du milieu du siècle, alors qu'au cours de la décennie suivante, Marenzio se tournera progressivement vers des textes plus sombres, illustrés sur le plan musical par force chromatismes et harmonies dissonantes. Ces recherches sur l'expression de la mélancolie ne sont d'ailleurs pas sans rappeler celles de son contemporain Gesualdo, sous un aspect certes moins paroxysmique, mais souvent avec un raffinement bien supérieur.

    Au-delà des réflexions qui peuvent surgir à l'écoute de ces " derniers feux " de la polyphonie de la Renaissance, que retiendra-t-on de ce disque ? Le charme et la fraîcheur qui se dégagent de cette musique pourtant vieille de plus de quatre cents ans ne laissent pas de doute quant au génie de Marenzio : la qualité des textes choisis (tirés du Tasse, de Guarini, de Pétrarque ou de Dante), l'équilibre des plans sonores, la richesse expressive, la transparence et la légèreté de l'écriture.

    Avec une élégance qui évite fort judicieusement l'écueil d'un maniérisme excessif, les musiciens de Concerto Italiano – 7 chanteurs accompagnés d'une harpe et d'un théorbe, ainsi que de Rinaldo Alessandrini au clavecin – donnent vie à ces tableaux successifs, ciselant chaque mot du texte, donnant à chaque note une sonorité différente, parvenant en outre à une qualité de mise en place remarquable (surtout dans un répertoire aussi redoutable quant aux problèmes de justesse et d'intonation des voix). On est ici dans l'art de la fresque : loin d'être pesante ou convenue, la peinture des sentiments est esquissée par les chanteurs avec une légèreté et une virtuosité qui, seules, permettent d'en faire jaillir toutes les couleurs.

     
    Christelle CAZAUX


     

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