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SELECTION CD 28 mars 2024

Gedda touche au Graal



L'unique performance wagnérienne de légendaire Nicolaï Gedda est publiée pour la première fois sur CD. Ce polyglotte, spécialiste du répertoire français, est un Lohengrin rayonnant à ranger à côté des meilleurs et ce disque en est la preuve. Seule ombre, il n'est pas encore distribué en France, mais heureusement, il y a Internet.


Le 23/01/2003
Christine LETEUX
 

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     Gedda touche au Graal

    Lohengrin de Richard Wagner
    Lohengrin : Nicolai Gedda
    Elsa von Brabant : Aase Nordmo-Løvberg
    Friedrich von Telramund : Rolf Jupither
    Ortrud  : Barbro Ericson
    König Heinrich : Bengt Rundgren
    Der Heerufer (le hĂ©raut) : Ingvar Wixell

    Orchestre et Choeur de l'Opéra Royal de Stockholm
    Direction : Silvio Varviso
    Enregistrement public du 29 janvier 1966
    3 cd PONTO PO-1011
    .Pas de distributeur en France, pour le moment, mais le coffret est disponible chez le vépéciste http://www.jpc.de


    Il est le plus polyglotte de tous les chanteurs d'opĂ©ras, il a explorĂ© pratiquement tous les rĂ©pertoires et tous les styles. Son nom ? Le tĂ©nor suĂ©dois NicolaĂŻ Gedda bien sĂ»r. En France, on admire toujours ses nombreux enregistrements (live ou studio) d'opĂ©ras français. Ses interprĂ©tations de Werther, Hoffmann, Raoul de Nangis, George Brown, Faust, Benvenuto Cellini, Nadir et tant d'autres, sont maintenant des modèles pour les tĂ©nors de la nouvelle gĂ©nĂ©ration*.

    Ce déchiffreur insatiable resta, cependant, en retrait des oeuvres de Wagner. Sa voix essentiellement lyrique ne lui permettait pas les rôles de Heldentenor. Mais en 1966, il se laissa fléchir et accepta de chanter le Chevalier au Cygne pour une série de représentation dans sa ville natale.

    Néanmoins, il déclina l'offre du Festival de Bayreuth de reprendre le rôle en 1967, craignant de causer des dommages irréparables à sa voix. Cette décision est typique de ce musicien perfectionniste qui refusa durant toute sa carrière la facilité et l'indulgence où de nombreux ténors sont tombés hier comme aujourd'hui.

    Dès les premiers mots de Lohengrin, on est captivĂ© par cette diction d'une puretĂ© remarquable ainsi que par la noblesse du ton, on est d'ailleurs Ă  des annĂ©es-lumière de certaines approximations germaniques par un tĂ©nor ibĂ©rique bien connu !

    Et en plus, il y a cette extraordinaire sensibilitĂ© aux mots : on Ă©coute un vĂ©ritable acteur-chanteur qui sait donner Ă  chaque phrase tout son poids. Mais il y a mieux : une technique vocale qui laisse littĂ©ralement sans voix. La projection des aigus, l'homogĂ©nĂ©itĂ© des registres et la palette de couleurs sont sans rivales.

    Le rôle requiert un médium riche et sonore qui lui pourrait poser des problèmes. Mais en 1966, âgé de 41 ans, il est à son apogée vocale. Il assume la tessiture avec aisance, projetant divinement ses remerciements au cygne, au premier acte. Lohengrin est pour lui un demi-dieu d'essence plus humaine que divine.

    Ses tourments devant la trahison d'Elsa sont exprimés plus librement que d'autres Lohengrin qui restent sur leur quant-à-soi. Le duo de la chambre du troisième acte, avec sa lente montée en tension, le montre tour à tour tendre, sévère et finalement désespéré. Les indications dramatiques de Wagner sont suivies à la lettre, tout en conservant une parfaite spontanéité. Sans aucune trace de fatigue à la fin du troisième acte, Nicolaï Gedda chante un récit du Graal d'une intelligence et d'une subtilité rares.

    Pour ce qui est du reste de la distribution, la norvégienne Aase Nordmo-Løvberg fut Elsa à Bayreuth en 1960. Elle n'a pas la classe de Léonie Rysanek ou d'Elisabeth Grümmer, mais elle brosse une Elsa claire et sensible. Telramund est un peu grisâtre, Ortrud a du volume et Le héraut est un jeune Ingvar Wixell plein de promesses. Cette distribution honnête est dirigée par un Silvio Varviso, malheureusement un peu lourd.

    Cet enregistrement est pour la première fois disponible avec un son convenable, contrairement aux bandes exécrables qui circulaient sur le manteau. Ce sera un must pour les fans du ténor suédois mais aussi pour les toqués du walhalla.



     

     

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