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| SELECTION CD |
16 avril 2024 |
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| Loin du plancher des croches |
Intégrale de l'oeuvre pour violon et piano de Fauré.
Gabriel Fauré (1845-1924)
Sonate n° 1 en la majeur, Op.13 (l877)
(Allegro molto – Andante – Allegro vivo – Allegro quasi presto)
Romance en si bémol majeur, Op.28 (1877)
(Andantino molto moderato)
Andante en si bémol majeur, Op.75 (1897)
(Andante molto moderato)
Sonate n° 2 en mi mineur, Op.103 (1916)
(Allegro non troppo – Andante – Finale, allegro non troppo)
Gérard Poulet (violon)
Noël Lee (piano)
ARION ARN 5O591
Il y a un charme fou qui se dégage de ce disque. On y sent le goût d'une époque où la grâce et l'élégance allaient trouver en Gabriel Fauré une de leurs expressions les plus raffinées : musique d'intimité, de confidences et de désirs voilés, mais aussi d'élans passionnés.
Fauré reconnaissait que sa musique n'allait jamais jusqu'à la joie ni jusqu'à la douleur. C'est sans doute vrai en partie pour la première sonate, ça l'est moins pour la seconde écrite trente ans plus tard. Mais c'est dans la facture que tout ne cesse de surprendre, dans les longs phrasés en recherche de densité sonore, dans les modulations audacieuses, dans le traitement des rythmes.
La Sonate en la majeur, contemporaine du premier quatuor à cordes en est pétrie, aussi bien dans la fougue du premier mouvement que dans la douceur de l'andante en forme de barcarolle, dans les rythmes brisés de l'allegro qui enchaîne que dans la fantaisie sur le souffle du presto final.
La Sonate en mi mineur, composée en pleine guerre, et créée par Lucien Caplet et Alfred Cortot, porte l'auditeur dans une toute autre atmosphère, loin des séductions de la précédente : puissante et tendue dans l'allegro initial où le violon semble s'élever très haut au-dessus des miroitements du piano, douce et apaisée dans le mouvement lent qui s'étire et s'épuise peu à peu, vertigineuse et flamboyante dans les variations du final.
Si la Berceuse ne dépasse l'amabilité d'une musique de salon malgré sa ravissante et langoureuse ritournelle, l'Andante en si bémol majeur est une des pages les plus éloquentes écrites pour les deux instruments, où l'on retrouve le génie mélodique de Fauré sous l'apparente simplicité de l'écriture.
Les deux chambristes de grande classe que son Gérard Poulet et Noël Lee donnent de cette intégrale une interprétation d'un lyrisme contenu, idéale pour une musique qui semble ne jamais se poser, afin de mieux laisser passer, sans s'y complaire, toute la gamme des sentiments qu'elle porte en elle.
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Loin du plancher des croches
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