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SELECTION CD |
20 avril 2024 |
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Chloé Hanslip joue Max Bruch MAX BRUCH (1838-1920)
Concerto pour violon et orchestre n° 1 en sol mineur, Op.26
(Allegro moderato  Adagio  Finale : allegro energico)
Concerto pour violon et orchestre en ré mineur, Op.58
(Allegro energico  Adagio  Finale : allegro molto)
PABLO SARASATE (1844-1908)
Navarra, pour deux violons et orchestre, Op.33 (avec Mihhaïl Ovrutsky)
Chloé Hanslip (violon)
London Symphony Orchestra
Direction : Martyn Brabbins
Warner classics 0927-45664-2
Jusqu'ici, petite fille au violon prometteur, elle se faisait appeler Chloé, et c'est tout ce que l'on savait d'elle. Aujourd'hui, elle a quinze ans, et se donne un nom, Hanslip, qui a toutes les chances de s'installer durablement en haut de l'affiche.
Sortie du rang des enfants surdoués de la très fermée Menuhin'School de Londres, elle fait la preuve que les jeunes prodiges ne sont pas tous de petits ordinateurs parfaitement programmés, qu'un premier bogue renvoie à des jeux de leur âge beaucoup moins hasardeux.
Sa réputation, acquise en une dizaine d'années de concerts en Angleterre et aux Etats Unis est loin d'être usurpée, car son premier disque était déjà franchement impressionnant, autant par la solidité de la technique que par la maturité de l'interprétation.
Il faut qu'après la Menuhin'School, elle a reçu l'enseignement de Zakhar Bron, le génial professeur russe qui a su accoucher les violons de Vengerov et Repin.
Avec cette seconde gravure, sa jeune élève réussit à faire oublier ce qu'on croyait savoir du concerto en sol mineur de Max Bruch, une oeuvre en forme de coup de génie qui ne se renouvellera guère dans l'oeuvre du compositeur, mais restera un des chevaux de bataille des grands solistes.
Il y a une telle spontanéité, une telle assurance dans son jeu, que le plus joué des concertos du répertoire, s'il ne prend vraiment le goût d'une première fois, retrouve en tout cas une toute nouvelle fraîcheur.
On y sent cette intuition musicale si rare qui permet de laisser l'instrument s'enivrer librement de sa propre virtuosité dans l'allegro initial, pour revenir à l'intensité du phrasé dans la mélodie passionnée du mouvement lent.
Des attaques impeccables, jamais en force, un archet aérien et un sens de l'espace qui font trouver des séductions inattendues au Concerto en ré mineur du même Bruch, pourtant moins inspiré que le premier. Elle parvient à en gommer l'emphase et l'allure souvent austère, avec un mélange de vitalité et d'élégance rare.
En prime, le Navarra de Sarasate qu'elle interprète avec Mikhaïl Ovrutsky au second violon constitue six minutes d'éblouissement supplémentaire. Quant au London Symphony Orchestra, emporté par le même élan de jeunesse sous la direction de Martyn Brabbins, il se révèle ici un partenaire de choix.
Bref à l'évidence Chloé mérite sa survie. Reste à savoir si elle et Lugansky réussiront à se reproduire chez Warner ; cette remarque sans bien sûr rien supposer de leur vies privées respectives
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Chloé a survécu ! [ Toutes les parutions ] | |
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