Grecque de naissance mais élevée en France jusqu'à l'âge de huit ans avant de retourner à Athènes, Irma Kolassi eut des débuts compliqués, frappant aux portes de la carrière au moment où éclatait la deuxième guerre mondiale. Répétitrice à l'Opéra d'Athènes pendant ces sombres années, elle fit travailler notamment la future Maria Callas. C'est après la guerre qu'elle put retourner en France et faire des vrais débuts, poussée par des compositeurs comme Aubert ou Poulenc. Elle n'a pas beaucoup enregistré, d'où l'intérêt renforcé d'une telle publication.

On y retrouve cette voix au timbre ferme et chaleureux, parfaitement menée, cette musicalité de tous les instants et un vrai sens de l'interprétation de la mélodie, non entaché de trop de théâtralité comme c'est souvent le cas de cantatrices d'abord habituées à la scène. Outre des pages comme La Chanson d'Eve de Fauré, on retiendra en particulier les Poèmes juifs de Milhaud et les Six poèmes arabes d'Aubert qui seront pour beaucoup une découverte. Un beau disque, très attachant.