Parler de technique avec cette génération devient un lieu commun. Tous les nouveaux instrumentistes sont superlatifs en la matière. Ce qui frappe en revanche chez Dong-Hyek Lim, c'est la qualité du son et la maturité de l'interprétation. Il y a une matière sonore exceptionnelle dans ce jeu, une sonorité profonde, large, sans dureté. Et l'approche des oeuvres est fascinante de vérité, de naturel, de personnalité sans fantaisie superficielle. Les structures somptueuses de la 3e sonate se développent avec méthode mais animées d'une vie intérieure permanente. Même les pièces plus anecdotiques comme les 3 Mazurkas prennent un relief nouveau, des couleurs séduisantes et attirantes.

Et c'est peut-être avec la Fantaisie-Impromptu qu'éclate le mieux le talent du jeune coréen. Cette pièce est tellement rabâchée par tous les pianistes amateurs et professionnels qu'il est bien difficile de ne pas avoir envie de sauter la plage quand elle se présente. Surtout, n'en faites rien ! Vous découvrirez en l'écoutant une page pleine de poésie, de folie, parée de mille attraits à côté desquels passent la grande majorité de ses interprètes.

C'est là que l'on comprend tout ce qui se passe dans la tête, dans la sensibilité et dans les doigts de Dong-Hyek Lim. Magnifique !