Contes et légendes d'Europe centrale |
Harnoncourt et Aimard dans Dvořak Antonin Dvořak (1840-1904)
Concerto pour piano
Le Rouet d'or
Pierre-Laurent Aimard, piano
Royal Concertgebouw Orchestra
direction : Nikolaus Harnoncourt
CD Teldec Classics 8573 87630 2
Deux oeuvres tout à fait méconnues de Dvorak sont ici regroupées sous la baguette d'Harnoncourt, ce qui est déjà une raison pour y prêter attention. Pour le Concerto, disposer de la palette de couleurs de Pierre-Laurent Aimard est aussi un atout majeur. Alors il ne faut pas hésiter à franchir le pas et à écouter ces deux pages d'un beau romantisme aux teintes d'Europe centrale, baignant dans un climat souvent brahmsien.
Proposé ici dans sa version originale que Richter remit à l'honneur, le Concerto pour piano est une page ample et passionnée, qui peut très bien figurer dans le grand répertoire même si elle n'atteint pas les sommets des concertos de Brahms, ni la vigueur de celui de Tchaïkovski. Aimard y montre une fois encore les multiples qualités de technique et de sensibilité qui en font incontestablement un des maîtres actuels de l'école française de piano.
Quant au Rouet d'or, poème symphonique inspiré par une ballade d'Erben, il traduit dans une fort belle musique une histoire assez horrible – comme en recèlent tant de contes et légendes romantiques – mais qui finit bien, fait exceptionnel dans cette littérature. Harnoncourt et le somptueux Concertgebouw lui donnent les couleurs, le mystère et le climat magique adéquats. C'est très beau à entendre, même si on ne cherche pas à y retrouver de manière figurative les détails des aventures de cette malheureuse princesse découpée en morceaux puis reconstituée et rendue à la vie grâce à l'intervention d'un magicien !
Un magnifique disque qui sort vraiment des sentiers battus.
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