Philippe Cassard a toujours été un poète du piano. Nature inventive, débordant d'idées et d'enthousiasme, il a aussi cette intériorité qui convient au grand piano romantique. On sait toutes les affinités de l'univers de Schumann avec la littérature et la poésie. Cassard en est pleinement conscient et en a parfaitement connaissance.

Pourtant, il semble que cette culture ne soit qu'un base architecturale sur laquelle il bâtit un propos beaucoup plus libre, beaucoup plus personnel. Aussi diversifiées qu'un cycle de Lieder, les Fantasiestücke scintillent de mille impressions prenantes ou fugitives. Comme les Scènes d'enfant, abordées avec une apparente simplicité qui leur donne une inquiétante profondeur. L'Humoresque aussi, si complexe à bien cerner, prend des accents d'une bouleversante vérité.

C'est un Schumann à la fois familier et très nouveau que Cassard nous propose, avec aussi cette pointe de fantaisie si particulière au pianiste, jamais excessive, toujours bien venue.