Privé de Radetzky-Marsch |
Concert du Nouvel An 2005
Johann Strauss II (1825-1899)
Indigo-Marsch, op. 349
Haute-Volée-Polka, op. 155
Josef Strauss (1827-1870)
Lustschwärmer, valse, op. 91
Winterlust, polka schnell, op. 121
Die Emancipirte, polka mazur, op. 282
Johann Strauss II
Tausend une eine Nacht, valse, op. 346
Die Bajadere, polka schnell, op. 351
Franz von Suppé (1819-1895)
Die schöne Galathée, ouverture
Johann Strauss II
Klipp-Klapp, galop, op. 466
Nordseebilder, valse, op. 390
Bauern-Polka, op. 276
Fata Morgana, polka mazur, op. 330
Vergnügungszug, polka schnell, op. 281
Joseph Hellmesberger (1855-1907)
Auf Wiener Art, polka française
Johann Strauss II
Russische Marsch-Fantasie, op. 353
Ein Herz, ein Sinn, polka mazur, op. 323
Johann Strauss II & Josef Strauss
Pizzicato-Polka
Johann Strauss II
Geschichten aus dem Wienerwald, valse, op. 325
Eduard Strauss (1835-1916)
Electrisch, polka schnell
Johann Strauss II
Auf der Jagd, polka schnell, op. 373
An der schönen blauen Donau, valse, op. 314
Wiener Philharmoniker
direction : Lorin Maazel
2CD Deutsche Grammophon 00289 477 5366
De 1980 à 1986, 1994, 1996, 1999, 2005 : Lorin Maazel en est à son onzième Concert du Nouvel An. Ses meilleurs témoignages dans ce répertoire datent du début des années 1980, et même si ces derniers ne seront jamais aussi renversants que dix secondes de Kleiber, Harnoncourt ou Karajan, ils ont souvent plus fière allure que les témoignages récents, y compris le cru 2005.
Le chef américain, qui aime profondément cette musique, défend un Strauss plus prussien que viennois, solide et carré, manquant trop souvent de cette grâce et de ce raffinement de chaque instant, même dans les polkas à effets. Il privilégie souvent le gros son et les effets de masse, au milieu d'introductions lentes trop diluées. A ce titre, la valse les Mille et Une Nuits cristallise d'assez nombreux travers interprétatifs : introduction sans vraie direction, ralentis trop appuyés, agogique sirupeuse, aucune attention portée aux formules d'accompagnement, frustes, que le chef prend comme elles viennent – on est très loin du travail millimétré de Kleiber.
Et comme à son habitude, Maazel s'est senti obligé de sortir son violon pour de bien piètres démonstrations dans la Pizzicato-Polka et les Légendes de la forêt viennoise. Bravo et merci aux ingénieurs DG pour avoir aussi bien caché à la table de mixage la source du micro placé juste devant le violon du chef, archi-faux en direct, pour la Pizzicato-Polka la plus bâclée qui soit.
Malgré ces déconvenues, quelques beaux moments affleurent en deuxième partie, avec une ouverture de la Belle Galatée contrastée et bien caractérisée – mais Boskovsky, qui n'était pas vraiment chef d'orchestre, a fait aussi bien en 1979 – et des Images de la Mer du Nord dignes d'attention, à l'introduction toute en sfumato, au climat étrange et mélancolique.
A l'instar de Muti, c'est dans la miniature que Maazel se montre le plus à son aise. Ainsi, les polkas Train de plaisir, A la viennoise et la Chasse sont d'indéniables réussites, moments trop rares d'un concert où l'orchestre, toujours aussi séduisant, fait preuve d'une capiteuse beauté sonore. Quant à la Marche de Radetzky, Maazel aura dû faire sans cette année, les Viennois l'ayant supprimée comme marque de respect devant les conséquences tragiques du tsunami en Asie. Le concert s'achève donc sur un Beau Danube bleu qui ne marquera pas l'histoire du disque.
En soi, l'ensemble n'est pas indigne et n'endommagera aucune platine laser, mais il existe tellement mieux ailleurs
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