Pierre-Laurent Aimard et Nikolaus Harnoncourt poursuivent leurs rencontres beethovéniennes. Pour le Triple concerto pour piano, violon et violoncelle, deux instrumentistes de haut vol et de belle sensibilité se sont joints au pianiste français. Thomas Zehetmair et Clemens Hagen ont une musicalité profonde et spontanée, une sonorité ronde et une sûreté d'archet qui s'accordent parfaitement à l'approche ferme, directe, sans afféterie du pianiste et du chef.

On peut imaginer interprétation plus engagée, moins sage peut-être sous certains aspects, mais l'accord global rend une bonne justice à cette musique ample, chaleureuse, d'une écriture dont la rigueur et l'habileté fascinent toujours. Belle traduction aussi du Rondo en si bémol, où l'on retrouve la qualité de toucher de Pierre-Laurent Aimard et une inspiration plus libre que dans l'oeuvre précédente.

Quant à la Fantaisie chorale, qui n'est en aucun cas le chef d'oeuvre absolu de Beethoven, avec son thème pompeux et ses inégalités d'humeur, elle est fort bien servie par le pianiste mais aussi par un ensemble de solistes vocaux dominés par la soprano Luba Orgonasova.

Tout ceci constitue un disque Beethoven agréable, réussi, mais qui ne se situe pas pour autant en tête des productions les plus exceptionnelles du moment.